La Sûreté régionale des Transports de la Préfecture de police de Paris a dévoilé une note alarmante sur les agressions sexuelles dans les transports en commun d’Île-de-France. Au moins 57 000 plaintes ont été enregistrées en 2020, soit deux fois et demie de plus qu’en 2011.


Mains aux fesses, frottements, vidéos enregistrées sous les jupes… Les femmes font face à de multiples agressions sexuelles au quotidien dans les transports en commun franciliens. Une note de la Sûreté régionale des Transports de la Préfecture de police de Paris s’alarme en effet de cette situation. Le Parisien a pu consulter le document ce jeudi 31 août. D’après un « procès-verbal de contexte » de 2022, la police et la gendarmerie ont enregistré 57 000 plaintes pour violences sexuelles en 2020. Il s’agit ainsi de 156 plaintes par jour, soit deux fois et demie de plus qu’en 2011.

Le nombre d’agressions sous-évalué

Si les plaintes pour atteintes sexuelles représentent moins de 1 % de la délinquance globale sur le réseau d’Île-de-France, 43 % des violences commises contre les femmes se passent dans les transports. Le chiffre baisse à 40 % dans la rue et à 17 % dans d’autres lieux.

Le nombre d’agressions sexuelles serait toutefois sous-évalué étant donné que de nombreuses femmes ne portent pas plainte. D’après la note relayée par Le Parisien, « certaines victimes ignorent le caractère délictuel des atteintes qu’elles subissent », d’autres estiment que déposer plainte serait « inutile » et préfèrent ainsi insérer « ces violences dans leurs déplacements quotidiens ». Enfin, une troisième catégorie de victimes ressentirait un « sentiment de honte ». Ce qui les empêche de faire les démarches.

Des lieux et des horaires privilégiés

Concernant les agresseurs, la note ne précise pas de profil type. Ils peuvent être âgés de 12 à 72 ans, avoir différentes origines ethniques ou venir de multiples milieux professionnels. En revanche, le document révèle que les « frotteurs » sont les plus nombreux, représentant environ 60 % des délinquants. Leur mode d’action est généralement le même. Ils agissent aux heures de pointe, en particulier sur la portion nord de la ligne 13, sur les lignes 2 et 5 du métro et sur les lignes A et B du RER.

Au contraire, les voyeurs ou les exhibitionnistes vont préférer les heures creuses afin d’entrer en contact visuel avec la victime. Enfin, les « prédateurs », considérés comme les plus violents et les plus dangereux, se trouvent le plus souvent dans le RER, tôt le matin ou tard le soir. Le Parisien relate que les signalements de viol sont plus fréquents sur les lignes de Transilien. Les services de la Sûreté régionale des Transports ont placé en garde à vue 192 individus en 2022. Treize d’entre eux ont été emprisonnés. Depuis le début de l’année 2023, 125 personnes ont été placées en garde à vue et 9 d’entre elles écrouées.