Les autorités algériennes ont demandé aux écoles privées du pays de ne plus enseigner le programme de français à partir de la rentrée scolaire de 2023, sous peine de sanctions.

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Le régime d’Abdelmadjid Tebboune poursuit sa croisade contre la langue française. Depuis la rentrée scolaire de 2023, les autorités algériennes ont demandé aux écoles privées du pays de ne plus enseigner le programme de français sous peine de sanctions, rapporte Libération.

Jusqu’à présent, les 600 écoles privées du pays, représentant 5 % des établissements scolaires algériens, enseignaient à la fois le programme national et le cursus français pour que leurs élèves puissent se présenter aux examens officiels français, comme le brevet et le baccalauréat.

Une arabisation de la société

En plus de cette restriction, les autorités algériennes ont acté « l’interdiction de faire classe avec des manuels autres que ceux du programme national officiel », ont appris nos confrères. Désormais, l’enseignement des langues étrangères doit se faire dans la stricte application des cinq heures prévues dans le programme national, et sans manuel afin de limiter l’enseignement du français. De plus, les établissements bénéficiant du LabelFrancEducation doivent dorénavant y renoncer.

Ces nouvelles règles entrent dans le cadre de l’offensive du régime d’Abdelmadjid Tebboune contre la langue de Molière, qu’il avait défini, en été 2022, de « butin de guerre ». En octobre 2021, le gouvernement avait déjà ordonné l’utilisation « exclusive » de la langue arabe dans la documentation officielle des ministères de la Formation professionnelle et de la Jeunesse et des Sports. Alors qu’il y a 15 ans, un Algérien sur trois savait lire, parler et écrire en français, aujourd’hui l’absence de plus en plus importante de la langue française dans l’espace public entraîne une arabisation de la société.