Le ministère des Affaires étrangères a pointé les propos “excessifs” et “infondés” de la part d’un comité de l’ONU ayant appelé la France à travailler sur le problème du racisme au sein des forces de l’ordre.

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Paris ne compte pas se laisser faire face à un comité d’experts de l’ONU. Vendredi 30 juin, le Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) avait dénoncé « l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre » françaises, lors des émeutes en lien avec la mort de Nahel – tué par le tir présumé d’un policier après un refus d’obtempérer à Nanterre le 27 juin. Le comité avait ainsi appelé le pays à se pencher sur le problème du racisme au sein de la police. Mais, samedi 8 juillet, le ministère des Affaires étrangères français a répondu au Cerd. Paris « conteste les propos qu’elle juge excessifs » et « infondés » de la part du comité, relaie Europe 1.

Un niveau de contrôle de la police « que peu de pays connaissent »

Le ministère français a tenu à rappeler au comité de l’ONU que « toute mesure de profilage ethnique » était déjà « interdite en France » et que la « lutte contre les dérives de contrôles dits ‘au faciès’ (s’était) intensifiée ». Un « comportement discriminatoire signalé » fait automatiquement « l’objet d’un suivi, et lorsqu’il est avéré, d’une sanction administrative ou judiciaire », indique encore le Quai d’Orsay. « Les forces de l’ordre sont soumises en France à un niveau de contrôle interne, externe et judiciaire tel que peu de pays en connaissent », est-il encore indiqué.

Le Cerd appelé à plus de « discernement »

Le Cerd est ainsi invité à « faire preuve de davantage de discernement et de mesure dans ses propos, dont elle regrette le caractère partial et approximatif », relaie Europe 1. Le Quai d’Orsay a également fait part de son « incompréhension face à l’absence de solidarité et de compassion à l’égard des élus ou représentants d’institutions françaises ayant fait l’objet d’attaques », et au manque de soutien pour les « 800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers blessés » lors des émeutes.