La cinéaste, qui a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes, a déclenché de vives réactions avec son discours dans lequel elle dénonce la réforme des retraites et la « marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend ». Et notamment celle de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak.
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Des mots ayant déclenché un torrent de réactions. Après avoir remporté la Palme d’or au Festival de Cannes dans la soirée du samedi 27 mai, la cinéaste Justine Triet a prononcé un discours engagé dénonçant notamment la conduite de la réforme des retraites par le gouvernement d’Emmanuel Macron ainsi que la « marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend » et qui serait en train « de casser l’exception culturelle française ».
Quelques phrases seulement, mais déjà trop pour Rima Abdul-Malak, qui n’a pas tardé à rebondir et a fustigé le « fond idéologique d’extrême gauche » de la réalisatrice d’Anatomie d’une chute. Au micro de BFMTV ce dimanche, la ministre de la Culture s’est dite « estomaquée » par ce discours « si injuste », soulignant que son film « n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde ».
« Un pays libre »
Auprès de la chaîne d’information en continu, Rima Abdul-Malak a également affirmé que la France est bel et bien toujours un « pays libre », une « démocratie » dans laquelle la « liberté d’expression » est sacrée, et que les cinéastes peuvent « s’exprimer à tout moment, partout, pour dire » leurs opinions. Elle assure que c’est sur « le fond » qu’elle est en profond désaccord avec Justine Triet, la qualifiant même « d’ingrate » et « d’injuste ».
« Nous avons continué à défendre l’exception culturelle française, la culture n’est pas une marchandise comme les autres », a martelé la ministre de la Culture. « Nous avons porté au niveau européen une directive permettant de faire financer par les plateformes une part de la production française. Il y a une obligation de 20 % de financements », a-t-elle encore détaillé pour justifier son argumentaire, ajoutant que c’était sans compter « les aides déployées pendant la crise, plus de 400 millions d’euros pour le monde du cinéma, et celles du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), dont un tiers concerne des premiers films ».