Le pionnier du djihadisme Kevin Guiavarch a écopé de 14 ans de prison devant la cour d’assises spéciale de Paris, qui statuait en appel. Sa femme, Salma O., a quant à elle été condamnée à 6 ans de prison. Tous deux faisaient partie des premiers Français à avoir rejoint la Syrie en 2013, avant même la naissance officielle de l'État islamique.

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Le jugement est tombé. En appel, la cour d’assises spéciale de Paris a condamné Kevin Guiavarch, pionnier français du djihadisme, à 14 ans de prison, rapporte Le Figaro, vendredi 26 mai. Sa femme Salma O., qui comparaissait libre, a de son côté écopé de 6 ans d’emprisonnement, qu’elle pourra toutefois accomplir à son domicile sous bracelet électronique en raison de ses « efforts de réinsertion ». L’homme de 30 ans et la femme de 41 ans ont tous deux fait partie des premiers Français à avoir rejoint l’État islamique (EI) en Syrie, en 2013.

« La culpabilité des accusés n’est plus en débat aujourd’hui », a rappelé l’avocat général, concédant que les deux accusés ne sont pas des « soldats d’élite » de l’organisation terroriste. Kevin Guiavarch n’est « ni un fanatique, ni un illuminé », a-t-il encore reconnu, ajoutant que « c’est la peine qui marque la gravité des faits commis ».

« La polygamie permise par l’islam »

Ayant prêté allégeance à l’EI en juin 2013, Kevin Guiavarch a assuré avoir été seulement « brancardier » ou « infirmier » pour l’organisation, n’admettant que d’avoir participé à des surveillances de « check-point ». Le tout, alors même qu’il postait sur les réseaux sociaux des photos de lui et de son épouse, en treillis et équipés d’armes.

Le trentenaire avait fait venir de France trois jeunes femmes pour les épouser. « La polygamie permise par l’islam » a d’ailleurs été l’une des raisons qui l’a poussé à s’engager, a-t-il reconnu devant le tribunal. Il avait finalement quitté la Syrie avec sa famille élargie et leurs six enfants en juin 2016 avant d’être arrêté en Turquie, puis remis aux autorités françaises. Il est incarcéré depuis 2017. Selon l’avocat général, cité par Le Figaro, son départ ne relevait en réalité pas d’une « prise de conscience de ce qu’était » l’État islamique, mais plutôt de « l’opportunisme » alors que l’organisation subissait des revers sur le terrain.