Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a récemment promis des contrôles massifs pour lutter contre les arnaques sur les étiquettes des produits alimentaires. Un travail de longue haleine attend la répression des fraudes.

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Poussé par la colère des agriculteurs, le gouvernement compte faire la guerre aux faux produits d’origine française. Certains articles alimentaires, présentant des étiquettes et labels français, ne tiennent pas toujours leurs promesses et comportent des ingrédients issus de l’étranger. Pourtant, depuis 2021 et la loi Egalim 2, le Code de la consommation indique clairement que « faire figurer un drapeau français, une carte de France ou tout symbole représentatif de la France sur les emballages alimentaires lorsque les ingrédients primaires ne sont pas d’origine française » est une pratique commerciale trompeuse, relate Le Parisien ce mardi 6 février. Les ingrédients considérés comme « primaires » doivent comprendre au moins la moitié de la composition du produit.

Ces marques dans le viseur

Face à la grogne des agriculteurs, qui dénoncent notamment la trop grande importation de produits étrangers, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a récemment annoncé des contrôles massifs pour lutter contre les arnaques sur les étiquettes des produits alimentaires. Selon l’association Foodwatch, cette mesure est bienvenue depuis que les drapeaux tricolores sont réapparus sur les emballages. Ces appellations sont en effet « loin d’être claires pour le consommateur », dénonce auprès du Parisien Camille Dorioz, directeur de campagne de Foodwatch. Il a insisté : « On entend cette petite musique sur le fait que les acheteurs français ont une responsabilité. Mais est-ce qu’ils peuvent exercer leur choix ? Sont-ils formés pour le faire ? Et ne sont-ils pas induits en erreur par le packaging ? » Camille Dorioza a par exemple cité le pain grillé Bjorg. Si son emballage dévoile « une belle carte de France », « l’origine du blé n’est pas précisée ». De même pour les confitures Lucien Georgelin. La mention « fabriqué en France » est discrètement inscrite sur les pots, avec une étiquette bleu-blanc-rouge sur le couvercle.

Pourtant, l’origine des fruits est précisée en plus petit : « UE et non UE. » Le fondateur Lucien Georgelin lui-même s’est défendu auprès du Parisien, assurant que les règles étaient respectées et qu’il n’était pas possible de s’approvisionner tout le temps en France si « on n’a pas les volumes suffisants ».
La répression des fraudes devrait en tout cas avoir du travail. Le cosecrétaire général du syndicat Solidaires, David Sironneau, a prévenu que certains contrôles pourraient durer « plusieurs semaines, voire plusieurs mois » : « Pour contrôler une cagette de choux-fleurs, il suffit de regarder l’étiquette, de demander le bon de livraison. Mais si on s’attaque à d’autres produits transformés, il faut analyser la comptabilité de l’entreprise, retrouver les quantités achetées, l’utilisation qui en a été faite. »