Une femme a lancé une chaussure en direction de la procureure de la République du tribunal de grande instance de Bobigny, le 31 mars dernier. Une enquête a été ouverte pour « outrage à magistrat ».
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Séquence ubuesque en Seine-Saint-Denis. Vendredi 31 mars, une femme a lancé une chaussure en direction du procureur de la République au cours d’une audience en comparution immédiate du tribunal de grande instance de Bobigny.
Cette femme, victime de violences conjugales, assistait à la comparution immédiate de son conjoint, indique CNews. C’est, semble-t-il, la condamnation prise à l’encontre de son compagnon qui l’a poussée à commettre ce geste. Après avoir lancé sa chaussure, l’assaillante a quitté la salle en invectivant la magistrate.
? @Cnews | Bobigny: le procureur de la République insulté en pleine audience et visé par une chaussure ?
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) May 6, 2023
Cette scène, qui a fait le tour des réseaux sociaux, s'est déroulée le 31 mars dernier lors d'une audience en comparution immédiate devant la 17e chambre correctionnelle du… pic.twitter.com/FZIQB89hH3
La police manque d’effectifs
Une enquête a été ouverte pour « outrage à magistrat », ainsi que pour la prise d’images au cours de l’audience. En effet, si cette séquence vidéo a récemment fait le tour des réseaux sociaux, il est normalement interdit de filmer une audience. Le fait qu’un individu ait de suite utilisé son téléphone pour immortaliser la séquence interroge au tribunal. Il s’agit « peut-être d’une action préméditée », relève une source à CNews.
En l’absence de policiers à l’audience, la femme aux souliers n’a pu être interpellée. « S’il est vrai qu’aucun policier n’est intervenu, c’est effectivement parce qu’il n’y a plus de personnel au dépôt », a précisé un policier de la Seine-Saint-Denis. Celui-ci ajoute que « les effectifs croulent sous les heures supplémentaires, sont obligés de faire appel à d’autres services, de tenir plus de 30 détenus à un seul fonctionnaire ». Une situation intenable pour les membres des forces de l’ordre, qui démultiplient les arrêts maladie à cause des mauvaises conditions de travail. Les magistrats avait également reconnu, de leur côté, que la situation est tendue, relate Le Parisien.