Le ministre de l'Éducation a indiqué qu’une remontée des atteintes à la laïcité avait eu lieu en mars, et explique ces chiffres par le ramadan.
Valeurs Actuelles
Ce dimanche 7 mai, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, était invité sur France 3. L’occasion pour lui de revenir sur les chiffres des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires. « On est environ à 500 cas pour le mois de mars », a indiqué le ministre. Un « pic » qui s’explique par le ramadan, indique-t-il. « Il y a toujours une remontée, chaque année, au moment du ramadan », a ainsi précisé Pap Ndiaye tout en soulignant que les chiffres « montrent une décroissance depuis le pic d’octobre ».
Cette remontée automnale était, elle, liée « à la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty », précise le ministre de l’Éducation. Ainsi, en octobre, près de 720 signalements pour atteinte à la laïcité ont été recensés, indique la Direction de l’information légale et administrative (DILA). La majorité de ces faits signalés concernaient le port de signes et de tenues religieux (40%), les provocations verbales (14%), la contestation de l’enseignement (12%), le refus des valeurs républicaines (9%), les revendications communautaires (6%) et, enfin, le refus d’une activité scolaire (5%).
Impuissance face aux atteintes à la laïcité
Face à cette augmentation, le ministère de l’Éducation nationale avait publié le 17 novembre dernier une circulaire relative à la mise en place d’un « plan laïcité » dans les établissements scolaires. Ce plan visait à soutenir la communauté éducative, et en particulier les professeurs, confrontés à cette hausse.
Il faut dire que beaucoup d’enseignants se sentent impuissants face à ce problème. Le 8 mars dernier, le Syndicat national des personnels de direction de l’Education Nationale (SNPDEN-Unsa) publiait une enquête menée sur les atteintes à la laïcité à l’école, rapporte Le Monde. Selon cette étude, 42 % des personnels interrogés ont constaté entre septembre 2022 et janvier 2023 la présence d’élèves avec « des tenues vestimentaires dites culturelles mais qui peuvent être utilisées dans le cadre d’une pratique religieuse ». Chiffre plus marquant encore, parmi eux, 43 % n’ont pas fait remonter les faits à leur hiérarchie.
« Certains ont aussi la conviction qu’ils ne seront pas soutenus par l’institution », indiquait le secrétaire national du SNPDEN, Didier Georges. Et d’ajouter : « Même si les choses ont changé depuis plusieurs années, et singulièrement depuis l’assassinat de Samuel Paty, l’idée d’un “pas de vagues” réclamé par l’institution reste très présente »