Face à l’ampleur du drame et aux exactions commises par Israël à Gaza et en Palestine, une question s’impose : quel chemin prendra Tel-Aviv ? Choisira-t-elle de guérir de son obsession pour la violence ou de s’enfermer dans un cycle infernal ? Quoi qu’il en soit, elle peut compter sur le soutien de Donald Trump, qui a exhorté l’Égypte et la Jordanie à accueillir davantage de Palestiniens déplacés. Ces deux pays, liés à Israël par des accords de paix formels, subissent désormais la pression américaine pour héberger des réfugiés chassés de Gaza. Officiellement temporaire, cet accueil pourrait s’éterniser sous prétexte de reconstruction.

Trump, soucieux du sort de Gaza, a déjà évoqué son projet de la transformer en une "Monaco du Moyen-Orient", comme l’a révélé Politico en octobre dernier. Il a relancé l’idée il y a quelques jours avant d’embarquer à bord d’Air Force One. Mais ce scénario, bien que tracé sur le papier, nécessitait une étape préalable : "finir le travail", une injonction que Trump aurait adressée à Netanyahou il y a deux mois. L’objectif ? Vider Gaza de sa population.

Mais une autre question demeure : quelle Israël exécutera cette mission ? Le pays traverse une crise politique et sociale sans précédent. Sous la censure militaire, les médias peinent à relayer la réalité du terrain. Les sondages montrent que 60 % des Israéliens veulent voir Netanyahou partir, tandis que seuls 25 % soutiennent son maintien. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre et la capture d’otages israéliens, l’image d’invincibilité de Tsahal s’est effondrée, et le Premier ministre est tenu pour responsable.

Mener à bien la "mission" nécessite un Netanyahou fort et une population prête à la guerre. Or, un tiers seulement des Israéliens souhaite poursuivre le conflit, et son gouvernement vacille sous la menace des ultra-nationalistes. L’accord de cessez-le-feu et l’échange d’otages ont encore réduit la probabilité d’une escalade. Trump parviendra-t-il à convaincre Israël d’achever le "dépeuplement" de Gaza, ou devra-t-il imposer sa vision à sa manière brutale ?

En parallèle, l’ex-président américain revient au Moyen-Orient avec une série d’exigences économiques et financières visant les monarchies du Golfe. Mais dans sa quête effrénée, il semble toujours ignorer la différence entre un peuple dépossédé de sa terre et un autre qui a bâti sa richesse sur le spoliation des droits d’autrui.