Le psychodrame gouvernemental et politique a atteint son paroxysme avec les déclarations du Premier ministre, Michel Barnier. Le risque, c’est la défiance des marchés financiers qui prêtent à la France pour financer sa dette. La France emprunte au même taux d’intérêts de la Grèce ! Barnier a donc , en homme d’expérience, joué la carte du « moi, ou le chaos »
Dramatisation politique ? Et cela juste pour assurer la survie politique de son gouvernement et son job de Premier ministre ?
La situation politique française est très tendue : certains réclament maintenant la démission d’Emmanuel Macron ; la situation financière française est ardue : pas de budget 2025 en l’état et un pays aux 3228 milliards de dettes qui doit de nouveau emprunter 300 milliards l’an prochain ; La situation sociale est explosive avec des plans sociaux de masse qui s’enchaînent. Et pourtant, pas un en Europe ne peut se réjouir de cette situation française qui fragilise toute la structure de la zone Euro.
Même la commission de Bruxelles est montée au créneau pour défendre le « budget Barnier », ancien Commissaire européen, alors qu’il n’y a pas de budget français pour le moment ! Et que Barnier va devoir se résoudre à passer en force à l’Assemblée nationale avec l’article 49/3 de la Constitution française. Barnier qui devra faire face ensuite à une Motion de censure ?
Bruxelles veut sauver le «soldat Barnier ». Et lui même donne des gages politiques et économiques au Rassemblement national de Marine Le Pen pour s’assurer que son parti ne votera pas la censure !
La situation est tendue pour toute la zone Euro alors que l’Allemagne, elle même, traverse de lourdes difficultés economiques..Son industrie victime des choix du gaz russe , notamment automobile, licencie à tour de bras. Et pourtant pour les marchés financiers, la situation française apparaît comme plus risquée.
En témoignent les spreads de taux d’intérêt entre la première et la deuxième économie européenne n’ont jamais été aussi haut depuis 2012. Le taux d’emprunt de la France à 10 ans, qui évolue en sens inverse de la demande, a ainsi grimpé à plus de 3% contre 2,2% pour son voisin d’Outre-Rhin. Autre élément clef qui constitue un bon indice du risque français : l’évolution du marché actions. Depuis le début de l’année, l’indice phare de la Bourse de Paris , le CAC 40 est en baisse de près de 5%, quand le Dax allemand engrange plus de 15% …
La France vit sous l’œil des agences de notation qui l’attendent au coin du bois pour dégrader sa signature et rendre le coût de ses emprunts encore plus cher.
Les crises innombrables françaises fragilisent l’Europe toute entière. Un continent en voie de marginalisation , bloqué entre la nouvelle « Amérique de Trump » et la Chine, à l’assaut du monde.