Amos Hochstein s’est rendu à Beyrouth, affirmant vouloir faciliter un accord visant à mettre fin aux affrontements entre Israël et le Hezbollah.
Cette visite intervient alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a montré des signes d’ouverture à l’initiative américaine. Bien que le Hezbollah insiste pour lier la situation au Liban à celle de Gaza, l’accord proposé par Hochstein se concentre exclusivement sur le Liban, dans l’espoir qu’il serve de tremplin pour un arrangement ultérieur concernant Gaza, sous la supervision d’autres responsables américains.
À travers cet accord, les États-Unis cherchent à apaiser les tensions militaires et politiques au Moyen-Orient, évitant ainsi une guerre qu’ils ne souhaitent pas, mais à laquelle ils ne pourraient se soustraire si elle impliquait la défense d’Israël.
Indépendamment des critiques sur les ambitions expansionnistes d’Israël, l’État hébreu a lancé son offensive contre le Hamas à Gaza pour restaurer sa capacité de dissuasion. Quant à la confrontation avec le Liban, elle a été imposée après que le Hezbollah a ouvert le front sud en soutien à Gaza, avant de requalifier cette intervention comme une défense du Liban visant à empêcher une victoire israélienne.
Face à ce conflit, Israël a ajusté sa stratégie. Netanyahu, initialement réticent à intensifier les opérations, a finalement opté pour l’escalade. Selon un rapport publié par le Jerusalem Post, Netanyahu s’opposait à l’avis de son ministre de la Défense et des chefs militaires, qui prônaient une réponse rapide à Gaza et au Liban. Cependant, il a changé d’avis, ignorant les pressions américaines et s’éloignant de ses alliés au sein du gouvernement et de l’armée.
Le même rapport indique que Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense démis de ses fonctions, aurait dissimulé à son homologue américain Lloyd Austin des décisions majeures, notamment celle de cibler Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, bien que les deux hommes aient échangé plus de cent appels téléphoniques dans le cadre de relations jusqu’alors jugées solides.
Un haut responsable américain de la sécurité nationale a révélé que l’objectif de la Maison-Blanche, en poussant pour un cessez-le-feu au Liban et l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, est de protéger Israël en éliminant les facteurs pouvant la conduire à une confrontation militaire imprévisible avec l’Iran. La guerre contre le Hezbollah, perçue comme un conflit par procuration avec Téhéran, illustre cette dynamique.
Un rapport de Carrie Lee, directrice du département Sécurité nationale et Stratégies à l’École de guerre de l’armée américaine, souligne que les récents échanges de frappes entre l’Iran et Israël ont modifié l’équilibre de la dissuasion dans la région. Téhéran, qui jusque-là comptait sur ses bras armés, notamment le Hezbollah, pour affronter Israël, a réalisé que cette stratégie pourrait nécessiter une implication directe. Israël, de son côté, a pris conscience que des frappes limitées contre le Hezbollah pourraient ne pas suffire et qu’une extension des opérations à l’Iran serait nécessaire, augmentant ainsi le risque d’un conflit majeur.
L’initiative américaine, pilotée par Hochstein, propose un cessez-le-feu, le retrait des combattants du Hezbollah et des forces israéliennes, le déploiement de l’armée libanaise et la mise en œuvre de mécanismes garantissant le respect de la résolution 1701. Cette démarche pourrait instaurer une stabilité temporaire, notamment si elle s’accompagne de progrès dans les négociations sur Gaza et de la libération des otages.
Malgré un optimisme prudent et des « atmosphères apaisées » évoquées à Washington, la transition entre une administration sortante et une autre à venir pourrait exiger du temps. Hochstein devra peut-être patienter pour sceller un accord provisoire satisfaisant Joe Biden, tout en laissant une marge de manœuvre au président élu Donald Trump pour finaliser les détails une fois au pouvoir.