Il fallait s’y attendre : l’inflation ralentissant , 1,2% en octobre, le taux du livret A va donc baisser. Aujourd’hui à 3% , sans aucune fiscalité, ce livret qui génère plus de 420 milliards d’épargne demeure un très bon placement. Son encours est près de cinq fois inférieur à celui de l’assurance vie…qui est dans le collimateur de la « guillotine fiscale » de la Commission des finances de l’Assemblée. Alors que le contribuable attend toujours de savoir à quelle sauce fiscale il va de nouveau être dévoré dans le budget 2025, la Caisse des dépôts annonce une réduction du taux du livret A.
En 2025, le taux du livret A passerait ainsi de 3% à 2,5%, impactant 56 millions d'épargnants en France…La baisse du taux du livret A est due à l'évolution à la baisse de l'inflation. Le pouvoir va se précipiter pour répercuter cette baisse alors qu’au moment de l’envolée à deux chiffres de la hausse des prix , il était moins rapide et surtout beaucoup moins généreux. Gruger l’épargnant, alors que l’Etat est impécunieux depuis des lustres, semble un sport olympique français !
Si l’épargnant du livret A va donc devoir constater une baisse de rendement, personne ne sait sur quels produits financiers il pourrait se reporter puisque pas un ne connait encore comment évoluerons les nouveaux impôts ! Une situation ubuesque alimentée par la crise politique majeure que nous traversons . On pourra toujours se rassurer en notant qu’une baisse du taux du livret A permettra de financer le logement social à un moindre coût. Après tout, 2,5 millions de ménages attendent un logement social en France. Ne l’oublions pas notre pays traverse aussi une crise immobilière majeure.
D’autres expliqueront que les français vont moins épargner avec un taux du livret A en baisse et donc plus consommer en relançant une croissance bien atone. La consommation des ménages étant le moteur historique de cette croissance. Un moteur alimenté artificiellement à coups de subventions, de créations de postes de fonctionnaires pendant des décennies. D’où l’état catastrophique des finances publiques. Moins épargner et plus consommer ? À voir, car les Français épargnent massivement depuis des mois (pour ceux qui le peuvent) par crainte de l’avenir… Or, la multitude de crises que traverse le pays n’est pas de nature à faire refluer cette « épargne de précaution ». En revanche , les banques qui abritent des livrets A vont restaurer un peu de leurs marges. Au service de notre économie ? A voir. La multiplication des faillites de PME, de plans sociaux ( Michelin, Auchan…), la grande fragilité de l’économie allemande… n’augurent rien de bon. Les Français ne sont pas confiants pour l’avenir . Principale motivation de leur soif d’épargne.