La lourde défaite de Kamala Harris tient à deux explications majeures : le manque de propositions de la candidate démocrate pour juguler le flux de migrants illégaux et le haut niveau de l’inflation qui a vu dans certains États le prix du litre d’essence doubler sous Joe Biden . Une faute lourde au pays de la voiture reine ! D’ailleurs Trump a affirmé vouloir remplacer les subventions au moteur électrique par une énergie fossile pas chère pour le bon vieux moteur thermique !

Sur l’immigration clairement la faiblesse de Kamala Harris puisait dans un sujet plus large : « le sentiment que les démocrates sont incapables de faire régner l’ordre. Prenez des bastions démocrates comme San Francisco ou Los Angeles. Le nombre de homeless a atteint un nombre délirant, on ne peut plus se loger, la drogue circule comme l’eau dans la rivière… », notait l’économiste Nicolas Bouzou.

Kamal Harris est une femme raisonnable mais une partie importante du parti démocrate est aussi laxiste que le sont nos écologistes les plus radicaux. Les Américains rejettent ça.

Sur l’économie en revanche, le bilan de Joe Biden aurait pu apparaître comme remarquable. L’inflation reduction act (IRA), qui est un grand système de credits d’impôts pour les entreprises, génère une réindustrialisation verte dans le pays, ce qui montre que la puissance économique et l’écologie sont parfaitement compatibles. Grâce a cette politique, les Etats-Unis redeviennent un pays industriel tout en produisant des innovations qui vont contribuer à decarboner le monde. Ils rendent aussi très difficiles à la Chine de les rattraper économiquement. C’est une politique bien conçue et très bien exécutée par une excellente administration.

Mais l’inflation de 20% à rogné le pouvoir d’achat de la classe moyenne et pauvre américaine.La candidate démocrate l’a payé de plein fouet. Sous Trump ( premier mandat) , la hausse des prix avait été en moyenne de 8% là où le salaire horaire moyen avait cru de 15%.

Trump a gagné sur la question de l’immigration et du pouvoir d’achat. Ces promesses électorales, en tous cas, ont fait mouche .

Les minorités ethniques américaines ont préféré fermer la porte à une nouvelle vague d’immigration qui les menaçait pour leurs jobs. Elles ont voté Trump qui réalise un « come back » historique. Raflant au passage le Sénat et le vote populaire ( majoritaire en termes de voix) . « Du jamais vu », a claironné le 47eme Président des Etats -Unis .