Le second tour des élections législatives n’a permis à aucun des trois blocs d’obtenir la majorité absolue. Si le Premier ministre a annoncé remettre sa démission ce lundi matin, l’horizon politique reste encore particulièrement flou. La gauche va présenter « dans la semaine » un candidat au poste de Premier ministre, a annoncé Olivier Faure.

Au lendemain du second tour des élections législatives, Gabriel Attal va remettre sa démission à Emmanuel Macron. Le Premier ministre l’a annoncé la veille, à l’issue des premiers résultats des élections législatives du 7 juillet. « La formation politique que j’ai représentée dans cette campagne (…) ne dispose pas d’une majorité. Ainsi, fidèle à la tradition républicaine et conformément à mes principes, je remettrai demain matin ma démission au président de la République », a-t-il déclaré sur le perron de Matignon dimanche soir. Cependant, comme le rappelle Ouest France ce lundi 8 juillet, Emmanuel Macron pourrait avoir le droit de refuser la démission de Gabriel Attal en s’appuyant sur l’article 8 de la Constitution.

Le président de la République ne va d’ailleurs pas s’éterniser à l’Elysée cette semaine puisqu’il est attendu aux Etats-Unis dès mardi pour un sommet de l’Otan. Prévu de longue date, ce déplacement semble empêcher la fin des tractations politiques avec les autres partis et la formation d’un nouveau gouvernement. Emmanuel Macron a toutefois indiqué qu’il prendrait la parole mardi soir, avant de s’envoler vers Washington.

Un Premier ministre issu du NFP ?

À gauche, les tambouilles ont d’ores et déjà commencé. Après la victoire surprise du Nouveau Front populaire, les principaux responsables des partis de gauche se sont réunis dimanche soir afin de déterminer leur stratégie pour la suite. Les désaccords pourraient être importants concernant le poste de Premier ministre, qui semble être convoité par Jean-Luc Mélenchon. Tout juste élu en Corrèze, François Hollande a déjà indiqué qu’il ne souhaitait pas être candidat à Matignon. Manuel Bompard a fait savoir qu’il y avait « plein de personnes crédibles » pour devenir Premier ministre. Une chose est sûre : le coordinateur de LFI a estimé que « le futur premier ministre doit être issu du NFP » : « Le président de la République doit appeler un premier ministre du NFP qui va appliquer le programme dans son entièreté. » Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a de son côté prévenu sur franceinfo que la gauche allait présenter « dans la semaine » son candidat au poste de Premier ministre, « soit par consensus, soit par un vote ».

Aucun des trois blocs, le NFP, Ensemble et le Rassemblement national (RN), n’a obtenu la majorité absolue. Ils vont devoir se démener pour tenter de former des alliances et d’obtenir la majorité absolue. Si le groupe de la majorité présidentielle avait autrefois recours à l’aide des Républicains (LR), ils ne sont désormais plus assez nombreux pour faire la différence, et ce, depuis que le parti s’est scindé en deux après l’alliance d’Éric Ciotti au RN.

Le 18 juillet prochain, les députés fraîchement élus sont appelés à siéger à l’Assemblée nationale. Ils devront désigner le nom du nouveau président de l’Assemblée Nationale. Un élu du NFP pourrait logiquement prendre la place de Yaël Braun-Pivet. Le lendemain, les six vice-présidents de l’Assemblée et les trois questeurs chargés des finances de l’institution devront également être désignés par les parlementaires. L’attribution du reste des postes essentiels au fonctionnement du Palais Bourbon s’étalera jusqu’au 20 juillet.

Le RN, premier parti de France

Le Nouveau Front populaire a créé la surprise en récoltant 25,68 % des voix, selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur. La coalition de gauche, dont fait partie La France insoumise (LFI), a obtenu 178 sièges à l’Assemblée nationale. La majorité présidentielle a récolté 23,15 % des suffrages exprimés et a atteint 150 fauteuils dans l’hémicycle. Enfin, malgré sa nette avance au premier tour, le RN s’est classé troisième en obtenant le moins de sièges. Le parti, et ses alliés Les Républicains conduits par Éric Ciotti, ont obtenu 142 sièges et un score décevant mais en forte progression (32,05 %). Le RN devient néanmoins le premier parti de France.