On doit se réjouir de la décision de Standard & Poor’s de ne pas modifier la note financière de la France qui reste sous surveillance négative. Vu l’augmentation actuelle des taux d’intérêt et le gonflement du service de notre dette, qui va devenir le premier budget de l’Etat, toute hausse supplémentaire du coût de nos emprunts serait une catastrophe. Déjà cette année, Bercy va emprunter la bagatelle de 285 milliards d’euros… Un incroyable record.

Une note financière stable même avec implication négative est toujours bonne à prendre ! Mais pour combien de temps ?

Car les nuages noirs s’accumulent sur la conjoncture du pays : l’activité économique française , au 3eme trimestre, s’est contractée de 0,1 % indique l’Insee, abaissant sa première estimation d’une modeste hausse du PIB de + 0,1 %. Tout cela est évidemment l’épaisseur du trait. Mais cela signifie que si le dernier trimestre 2023 affiche une nouvelle fois une croissance négative, nous serons techniquement entrés en récession.

Autre grand sujet de préoccupation, le déficit de l’Etat qui atteint un record historique de 178 milliards d’euros. Déficit veut dire de nouveaux emprunts.

Ajoutons que de juillet à septembre, les investissements ainsi que la consommation des ménages ont été beaucoup moins soutenus qu’estimé précédemment, par l’Insee. Et on voit à l’horizon un ciel d’orages se profiler.

Le point clef de la croissance française, la consommation, montre d’inquiétants signes de faiblesse.

Ainsi , les dépenses de consommation des ménages ont reculé de 0,9 % en octobre sur un mois, après une relative stabilité en septembre. De son côté, même si l’inflation reflue , la consommation de produits alimentaires, flanche de 1,5 % en octobre après un rebond en septembre. La consommation énergétique, elle, recule encore : - 2,5 % en octobre après − 1,3 % en septembre dernier.

Qui peut croire qu’avec une consommation en berne , une Allemagne en récession, une croissance française qui s’étiole, le chômage va refluer ? Les derniers chiffres officiels montrent une reprise du taux de sans emploi . Le plein emploi pour 2027 (5% de chômage), objectif d’Emmanuel Macron pour écrire au moins une ligne à son bilan, paraît déjà très difficile à tenir. "Réveillez-vous, on est à 7% de taux de chômage", avait lancé le Chef de l’Etat aux entrepreneurs. Un signe de panique et un aveux de faiblesse.