L’heure est au branle-bas de combat dans l’industrie automobile européenne. La crise traversée par l'industrie automobile est puissante. Dans une décennie, combien restera-t-il de marques d’automobiles Elena Europe ? Les patrons du secteur sur le Vieux continent s’interrogent avec angoisse.

Le plus grand constructeur européen ,Volkswagen prépare ainsi un plan d'économies sans précédent. Il entraînera la fermeture de plusieurs usines en Allemagne. Du jamais vu.

La concurrence chinoise est d’une violence inouïe . Bruxelles a enfin réagi : Depuis le 5 juillet dernier , l'Union européenne a mis en place une nouvelle taxe sur les voitures électriques chinoises. De nouveaux droits de douane compris entre 17,4 % et 37,6 %, en plus des 10 % déjà en vigueur. Le 14 mai, une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100 % était décidée par l’administration américaine. Les Américains, qui prônent officiellement le libéralisme économique, font donner le « pilon fiscal » pour protéger leur secteur automobile, partie prenante aussi du « rêve américain ».

En Europe , ouverte à tous les vents commerciaux étrangers, les erreurs et les incohérences se sont accumulés sur ce sujet avec la bénédiction de la Commission. Les gouvernements européens se sont ainsi parfois lancés dans la construction de « mega factories » de batteries électriques : parfois, des pays voisins voulaient la sienne ! Il s’agissait de défendre politiquement l’idée d’une indépendance nationale. Le tout avec une technologie chinoise qui, en réalité, dépendait du bon vouloir de Pékin ! Les fermetures vont sans doute s’y enchaîner à moyen terme . Car la concurrence fait rage dans les standards de la batterie électrique et l’offre risque d’être trop importante face à la demande. En août dernier , l'électrique ne représentait que 12,5% du marché automobile européen, avec une baisse de 10,8% des ventes sur un an. Dans un autre secteur, celui du photovoltaïque, les faillites d’entreprises européennes ont été nombreuses, torpillées aussi par la concurrence chinoise .

La fin du moteur thermique est programmé en Europe pour 2035. Même si Bruxelles pourrait tolérer le e-fuel. Un peu de flexibilité concédée par la rigide Von der Leyen !

Pour respecter les normes d'émissions de CO2 calculées en moyenne sur l'ensemble des voitures vendues, les constructeurs du Vieux Continent devront réduire leur production de plus de 2,5 millions de véhicules d’ici 11 ans ! Du chiffre d’affaires en moins, avec moins d’investissements dans la recherche et plus de licenciements à la clé.

Avec un marché de la voiture électrique qui patine dangereusement comment tenir de tels objectifs de changement du parc auto en Europe ? Et de réduction des émissions ?

Car les consommateurs ne sont pas convaincus : les prix sont encore élevés ; l’instabilité des subventions à l'achat constitue un autre frein pour le client. Ainsi, ces subventions ont été supprimées , par exemple en décembre dernier en Allemagne, entraînant une chute drastique des ventes de véhicules électriques outre-Rhin. Et puis, il a également l'installation trop lente de bornes de recharge. Sans parler du « plein électrique » qui, sur autoroute, revient aussi cher que le plein d’essence ou de gazole !

Les freins sont donc multiples. La ruée vers le véhicule électrique ne se déroule pas du tout comme prévu. Et la concurrence chinoise est en embuscade, prête à bondir sur un rebond du marché. Pendant ce temps , Bruxelles s’est enfin mise à taxer la concurrence chinoise mais le « coup de marteau » sera plus lourd pour les constructeurs européens eux-mêmes !

Bruxelles les menace de 15 milliards d'euros d'amendes s'ils ne respectent pas les règles de l'UE sur les émissions de CO2 dans le scrupuleux respect de l’échéancier bruxellois ! La tenaille se referme donc sur un secteur, entre la concurrence chinoise, les injonctions règlementaires européennes et l’attentisme du client ! C’est évidemment très dangereux pour l’avenir mais surtout pour la survie du secteur européen de l’automobile.