Le 13 août marque l'incontournable Journée Internationale des Gauchers, célébrant ces individus qui préfèrent leur main gauche pour une multitude de tâches. Avec une fréquence d'environ un sur dix dans la population mondiale, les gauchers, souvent décrits comme une "minorité", gagnent du terrain depuis le XXe siècle, suscitant un intérêt grandissant. Les chercheurs, engagés dans une quête incessante pour percer les mystères de cette prédominance des droitiers, n'ont pas encore décroché le Graal des réponses définitives. Néanmoins, ce que nous savons avec certitude, c'est que notre penchant collectif pour la main droite nous distingue de manière singulière dans le règne animal.
Les scientifiques qui se sont penchés avec passion sur l'étude de cette préférence manuelle se rejoignent sur une notion fondamentale : cette tendance pour la main droite a des fondements profondément ancrés dans la biologie, et même dans la génétique, touchant au moins 25% des cas observés. Cependant, le hasard lui aussi fait valoir sa part. Deux théories génétiques prééminentes évoquent l'impact de la sélection naturelle évolutive, où le contrôle des fonctions linguistiques et de la parole se manifeste majoritairement dans le lobe frontal gauche du cerveau. Étant donné que ce lobe gère également la motricité de la main droite, des millénaires d'évolution ont sculpté un héritage "génétiquement enclin" en faveur de l'asymétrie gauche-droite. Ainsi, près de 98% des droitiers tirent parti du côté gauche de leur cerveau, tandis que ce chiffre s'établit à 70% pour les gauchers.
Ces deux théories jettent une lumière captivante sur deux allèles distincts - ces variantes ou formes alternatives d'un gène ou d'un locus génétique, généralement liés par des relations génétiques. L'un d'eux, le "gène D", est omniprésent chez les humains, s'érigeant en pilier de l'héritage génétique individuel, dictant la préférence majoritaire pour la main droite. À l'opposé, le "gène C" prend une position plus marginale et infuse une certaine dose d'imprévisibilité dans l'équation préférentielle. Les individus porteurs de cet allèle alternatif jouissent d'une probabilité accrue de 50% d'embrasser la cause des gauchers.
Les découvertes fascinantes découlant de la technique d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) sont tout aussi intrigantes. Lorsque des participants droitiers murmurent des mots, seulement 4% d'entre eux sollicitent les deux hémisphères cérébraux. En revanche, lorsqu'une question similaire est posée à un groupe de gauchers, près de 10% d'entre eux allument la voie du côté droit du cerveau. La majorité écrasante, toutefois, traite la parole dans le lobe gauche du cerveau, à l'image de leurs homologues droitiers.
Explorons de plus près ces faits intrigants : au sein du ventre maternel, les fœtus portés par des femmes confrontées à un stress psychologique semblent avoir une inclination plus marquée à caresser leur visage avec leur main gauche. Parallèlement, une plus grande fréquence de cas de gaucherie se manifeste, spécifiquement chez les jumeaux. Toutefois, une étude menée il y a quelques années par l'Université Yale vient éclairer la complexité du tableau : les individus gauchers présentent une plus grande propension à souffrir de troubles mentaux, de dyslexie et du trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). De plus, une enquête publiée en 2007 dans le British Journal of Cancer révèle une prédisposition accrue au cancer du sein, en particulier post-ménopause, suggérant une perturbation potentiellement amorcée lors des phases initiales de croissance fœtale.
Cependant, des études contradictoires apportent leur dose d'ambiguïté à ces conclusions. Certains chercheurs remettent en question l'impact majeur de la préférence manuelle sur la santé et la vie des individus. De fait, être gaucher pourrait être associé à des compétences linguistiques supérieures et à un risque réduit de maladie de Parkinson, selon une étude parue dans la revue Brain en 2019. Les fondements de cette analyse reposent sur l'exploration minutieuse de milliers de scans cérébraux de gauchers et d'analyses génomiques de centaines de milliers de sujets, visant à disséquer les liens tissés entre gènes, cerveaux et mains.
Un retour en arrière s'impose, nous plongeant dans les hypothèses qui ont jadis enraciné la prééminence de la main gauche sur le champ de bataille. Le scénario proposé repose sur la notion que la majorité des hommes, historiquement dotés d'un accès privilégié aux ressources et aux opportunités de reproduction, avaient un penchant subtil pour la gaucherie. Toutefois, la "théorie du combat" n'est pas à l'abri de critiques. Le constat est que la santé potentiellement fragile des gauchers et leur espérance de vie légèrement réduite n'ont pas été solidement prouvés par la plupart des études pertinentes.
Dans ce contexte, une étude récente, menée conjointement par des chercheurs de l'Université de Lund en Suède et de l'Université de Chester au Royaume-Uni cette année, ébranle ces dogmes établis. Ces esprits novateurs ont soumis la "théorie du combat" à une mise à jour conforme aux connaissances actuelles. Ils ont plaidé dans un article paru dans la revue Symmetry en faveur d'une suprématie des droitiers sur les champs de bataille tout au long de l'histoire humaine, expliquant ainsi leur supériorité numérique.
Selon cette cohorte de chercheurs, cet avantage en situation de combat découle de deux éléments : la position latérale du cœur à gauche du corps et l'utilisation historique d'armes tenues à la main, telles que les épées et les lances. L'emplacement majoritairement à gauche de la cage thoracique rend le cœur vulnérable aux attaques fatidiques. Dans le même esprit, manier une arme de la main gauche entraîne une rotation du côté gauche de la poitrine, la rapprochant – comme cible plus accessible – de l'adversaire, contrairement à l'utilisation de la main droite.
Ces théories ne sont qu'une partie du paysage scientifique en évolution. Cependant, une chose est certaine : l'influence dominante, qu'elle soit scientifique, historique ou culturelle, n'est pas encore gravée dans le marbre. Les chercheurs s'accordent sur le besoin d'une compréhension plus approfondie pour démêler les mécanismes biologiques complexes sous-tendant la gaucherie. Pendant ce temps, il est réconfortant de constater que l'excellence est à portée des deux groupes. Et est-ce pas une preuve suffisante, parmi d'autres, que cinq des neuf derniers présidents américains étaient gauchers ?