« Nous serons là pour accompagner les Libanais dans la reconstruction d'un Liban libre et souverain », a lancé Emmanuel Macron à l’ouverture de la Conférence pour le Liban à Paris à laquelle participaient les représentants au plus haut niveau de 70 pays. Le Premier ministre , Najib Mikati, aux côtés du Président Français était, lui, affairé dans ses notes. «La guerre doit cesser au plus vite », a également déclaré le Chef de l’Etat français.
Cette conférence de soutien au Liban, plongé dans la guerre entre Israël et le Hezbollah depuis un mois, avait pour premier but immédiat, de mobiliser au moins 400 millions de dollars d’aide humanitaire pour un pays durement touché par les attaques de Tsahal.
Emmanuel Macron annonçait , dans la foulée, que la France allait débloquer 100 millions d'euros pour le Liban, pays ami avec lequel les liens historiques sont très forts. Finalement, les nations réunies à Paris ont promis 800 millions pour le volet humanitaire et 200 millions pour l’armée libanaise.
Il n’y avait pas que l’aspect financier, présent lors de cette réunion internationale où une gravité certaine se lisait sur le visage des participants. La venue du secrétaire général de l’ONU , Antonio Guterres , n’est pas passée inaperçue.
À côté des enjeux financiers, la France a fait passer plusieurs messages : « réaffirmer l’engagement pour un cessez-le-feu et fédérer la communauté internationale dans ce but », rapportait un diplomate français. «Deuxièmement, apporter l’aide humanitaire de première nécessité à la population, le pays comptant plus de 800.000 déplacés », selon l’ONU. Troisièmement, les chancelleries étrangères présentes sur place semblaient «appuyer la nécessité de la souveraineté du Liban, par un règlement du conflit sur la ligne bleue » (la frontière avec Israël) et solutionner « la crise institutionnelle du pays — privé de président depuis deux ans. »
Les difficultés profondes du Liban étaient dans tous les esprits. L’économie , au bord du précipice, menace de tomber . De plus, le hostilités au Liban vont invariablement « déstabiliser encore plus » l'économie du pays fragilisée par des années de crises, notait cette source onusienne. Une baisse de 9,2 % du PIB libanais est annoncée par le FMI, en 2024 si le conflit se poursuit jusqu'à la fin de l'année. Une catastrophe économique donc humanitaire aux retombées incalculables.
Au chapitre politique, après les errances diplomatiques du Président français sur cette guerre au Moyen Orient, Emmanuel Macron a souligné sa volonté que l’Onu agisse en faveur des populations civiles déplacées au sud du Liban. Il a dénoncé les actions menées par Israël contre la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). De son côté, le ministre français de La Défense, Sébastien Lecornu, s’inquiétait et pressait les parties prenantes à «éviter une guerre civile imminente » au pays du Cèdre. Le Liban martyr est en effet soumis à un nouveau choc sociétal très violent depuis l'escalade militaire israélienne.