Le Medef, patronat français, a fait sa rentrée à l'hippodrome Paris Longchamp. La Rencontre des Entrepreneurs de France s’est ouverte sur un constat de grande inquiétude face à la crise politique actuelle. Les entreprises sont en difficulté. Pas l’emploi public !
Les effectifs des trois fonctions publiques (fonctionnaires au sens strict et contractuels) étaient de 5 674 000 personnes à la fin de 2021. Ces effectifs ont augmenté d’u million d’agents publics ! Par rapport l’année 1997, cela représente une hausse de 22 %, alors que l’emploi dans le secteur privé a augmenté de 17 % et la population de 13 % sur cette période. Le rythme d’embauches publiques est supérieur au taux de natalité ! C’est juste hallucinant ! D’autant que les Français peuvent constater une réelle dégradation de leurs Services publics ! Rajoutons que l’absentéisme dans les fonctions publiques, notamment territoriale, atteint des sommets : la Cour des comptes a chiffré le coût direct des journées non travaillées entre 11,1 et 11,9 milliards d’euros pour l’ensemble des trois fonctions publiques. Si l’on alignait l’absentéisme du secteur public sur celui du privé , les experts de la rue Cambon estiment que le budget de l’Etat pourrait économiser près de 2 milliards d’euros !
La grande réforme des Régions mise en place sous Hollande est un fiasco : non seulement, elle n’a pas amélioré la gouvernance, mais en plus elle a abouti à une explosion d’embauches publiques.
La sur-administration française a été de paire avec la croissance du « mille-feuilles administratif ». Les régions, les départements, les villes , les communautés de communes… Un fiasco.
L’hôpital public représente l’un des exemples les plus terrifiants : sur-administré ce secteur s’apprête pourtant à supprimer 1500 postes d’internes ! Les postes administratifs se sont multipliés au détriment des soignants dont les patients ont le plus grand besoin.
Le cauchemar atteint son comble l’été où la médecine de ville est en congés estivaux et les urgences saturées. L’hôpital public est plongé dans une forme d’agonie qui s’accélère. Les Français , qui payent toujours plus d’impôts, ne peuvent admettre que l’efficacité de leurs services publics s’effondre pour financer l’emploi public ! Un comble.
D’autant que l’emploi privé pourrait pâtir lourdement d’un brutal relèvement du smic dans l’air du temps de l’agenda du Nouveau Front Populaire.
Gabriel Attal avait qualifié l’augmentation du smic à 1600 euros net par mois promise par le NFP, de « machine à détruire l’emploi ». Selon le premier ministre démissionnaire , cette augmentation détruirait ainsi «500.000 emplois»dans le secteur privé. Augmenter brutalement le smic serait une catastrophe économique qui déstabiliserait nos PME et nos artisans . «Le pouvoir d’achat ne peut augmenter significativement et durablement que si la production s’accroît également, ce qui implique de travailler plus ou mieux. » , rappelle Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès. Le monde politique français a ses déraisons que la rationalité économique ne peut passer sous silence.
L’horizon actuel est très sombre pour les TPE et PME tricolores qui sont pourtant les plus gros pourvoyeurs d’emplois dans ce pays. En ce moment, les PME françaises disparaissent à un rythme effréné : 63.000 défaillances d’entreprises en juillet dernier , sur un an (chiffres Banque de France). Cela représente quasiment le sommet historique du début 2015. L’impact sur l’emploi privé sera conséquent dans les mois qui viennent. Déjà, on en parle rarement, 30.000 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre, soit un cinquième de plus que l'an dernier à la même époque, selon l'association GSC et le cabinet Altares.
On comprend alors que la consommation des ménages, moteur historique de la croissance française , n’est plus soutenue, sur le long terme, que par les dépenses publiques (traitement des fonctionnaires et embauches massives dans les services publics ). Mais ce modèle n’est plus financé. Et plus finançable. Paris est dans une impasse financière. La dette de ce pays a explosé au fil des années. Ce « stato-consumérisme » , pour reprendre la formule de Jérôme Fourquet , vieux d’au moins quatre décennies, est totalement à bout de souffle. Les politiques économiques depuis le début des années 80 ont conduit la nation française dans le mur. L’avenir est plombé. Quel nouveau relais pour la croissance française alors que la désindustrialisation fait tanguer notre balance commerciale ? Pas un politique n’a la réponse.