Après un mois d’interruption de la pêche artisanale , pour préserver la vie des cétacés victimes des filets, les petits bateaux ont repris la mer dans des conditions d’ailleurs pas simple en raison de la houle et des tempêtes qui se succèdent en ce moment dans le golfe de Gascogne et en Méditerranée , avec dans les terres un lourd bilan humain. Les 450 navires concernés de la flottille française ont donc repris la mer avec un vague à l’âme certain.

En moyenne, le mois de février représente entre 30 et 35 % du montant annuel. C'est traditionnellement un mois de pêche important pour la sardine, la sole et le bar, par exemple", explique Serge Larzabal, président du comité des pêches. Les enjeux économiques ne sont pas négligeables. Un pêcheur en mer, ce sont quatre emplois sur terre, si l’on inclut ceux qui animent les criées ou les secteurs de transformation de la ressource halieutique.

Côté aide financière pour compenser le manque à gagner de ce mois sans chiffre d’affaires des annonces gouvernementales ont été annoncées : 80 et 85% du chiffre d'affaires pour tous les bateaux de plus de 8 mètres seront mis sur la table …Elles seront versées « aussi rapidement que possible » avait indiqué le ministre Christophe Bèchu , en charge de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France. Mais, c’est peut être là, dans les détails, que le diable se cache … Les marins pêcheurs ont besoin de ces aides pour continuer leur activité professionnelle. La filière française est fragile et en voie de disparition. En près de 30 ans, la flotte française a perdu 53% de ses navires de pêche : passant de 8 771 bateaux de pêche professionnelle, inscrits au registre Flotte de Pêche Communautaire (FCP), en 1990 à 4 163 en 2020, selon le site Planète Mer.

On se souvient que cet arrêt de la pêche artisanale en France avait été décidé donc pour préserver les échouages de dauphins à la côte souvent victimes des filets de pêches. Le Conseil international pour l’exploration de la mer, organisme scientifique international de référence, a chiffré qu’environ 9 000 dauphins communs meurent chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française. Cela représenterait le double du niveau soutenable pour assurer la sauvegarde de l’espèce.

Est-ce qu’il y a eu amélioration avec ce mois d’arrêt de poses de filets en mer ?

Ces dernières semaines, l'observatoire Pelagis de La Rochelle a constaté une baisse des échouages de dauphins, mais il est trop tôt pour tirer un bilan précis de la période. Il semble bien qu’il existe d’autres raison à ces échouages multiples notamment sur la côte Atlantique…Il faudra attendre encore plusieurs mois pour tirer des conclusions de cette interruption de pêche. Le gouvernement imposera-t’il d’autres périodes « blanches » à nos marins pêcheurs ?

Pendant ce mois d’interruption de pêche en France, d’autres flottilles européennes ont continué de poser leurs filets.