Emmanuel Macron , qui court comme un canard sans tête, cherche à effacer le fiasco politique de sa dissolution de l’Assemblée nationale. Pour gagner toujours un peu plus de temps , noyé par la tempête politique qu’il a lui-même déclenchée , le Président convie les chefs de groupes parlementaires vendredi pour tenter de sortir de l’impasse. Politiquement, il y a urgence. Budgétairement, il y a urgence absolue.

« Il est impératif de ramener le déficit sous les 3 % en 2027, de tenir la trajectoire de nos finances publiques ainsi que nos engagements internationaux afin de dégager des marges de manœuvre », clame sur tous les tons le ministre Le Maire, ministre des Finances démissionnaire qui aura alourdit la dette publique, sur ordre de Macron, de 1000 milliards d’euros depuis son arrivée à Bercy.

L’urgence est absolue. D’abord parce que dans le courant du mois de septembre, Bercy à l’obligation d’envoyer à Bruxelles sa copie de réduction de la dette publique. La Commission poursuit notre pays dans le cadre de la procédure européenne pour déficit excessif ! Le déficit a culminé l’année dernière à 5,5 % du PIB ! Très loin des 3% requis dans le cadre du pacte de stabilité des accords de Maastricht. Ensuite, parce que les agences de notation, entre septembre et novembre prochains , se livreront de nouveau à une revue en règle de la crédibilité des finances françaises. Rappelons que S&P avait ramené à « AA- » la note de crédit de long terme de notre nation. Une dégradation qui nous permet toujours , néanmoins, de nous maintenir dans la catégorie des pays les mieux notés dans le monde. Mais l’automne, avec sa cohorte de promesses électorales de Gauche, s’annonce dépensier. Avec quel argent ? On ne peut pas tondre un mouton sans laine !

Bruno Le Maire propose de réaliser une baisse des dépenses de l'État de 5 milliards d'euros en 2025 ! Une option balayée par le chef du gouvernement. Attal se contenterait d’un gel des budgets ministériels. Ainsi, Gabriel Attal trancherait pour la ligne dominante au sein de l’ancienne majorité contre celle défendue par son ministre des Finances ! Le jeu politique est évident : le numéro deux du gouvernement veut apparaître comme le « père les économies » alors que le locataire de Matignon ne veut pas insulter son « avenir politique » en ne fâchant personne !

Pendant ce temps , la France continue d’enfoncer ses déficits. Pendant ce temps, le pays inquiète ses voisins européens et les investisseurs privés.

Macron, aux abonnés absents, de la crise économique et financière qui menace , regarde ailleurs. Les conjonctures américaine et chinoise sont plongées dans le doute ; l’Allemagne est en panne avec une industrie devenue moins compétitive depuis la fin « du gaz russe » bon marché.

Macron regarde ailleurs ! À la crise politique risque de s’ajouter une crise financière. Il fait mine d’ignorer les deux. Le double déni de Macron !