La Turquie est en ébullition cette semaine avec l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, Leader de l'opposition et candidat potentiel à la présidentielle. İmamoğlu est accusé de corruption et de liens avec des organisations terroristes. Ses partisans ont pris la rue et qualifient ces accusations comme des tentatives politiques de l'administration du président Recep Tayyip Erdoğan d'éliminer son redoutable adversaire a la veille des prochaines élections.

Maire d'Istanbul depuis 2019, İmamoğlu devait être désigné dimanche 16 Mars, candidat du Parti républicain du peuple à la présidentielle de 2028. Les sondages le placent devant Erdoğan.

Erdogan désormais considéré comme un dictateur, a ordonné à son administration d’arrêter des opérateurs de réseaux sociaux et de publications accusés d’être provocateurs de troubles. Cette mesure a attisé la dissidence publique provoquant des manifestations de rues dans tout le pays. Pour aggraver encore plus la situation, le gouvernement a interdit les rassemblements publics à Istanbul, le blocage des routes tout en instaurant une censure agressive sur les réseaux sociaux, et limitant leur accès.

Ces événements ont eu un impact immédiat et sévère sur l'économie. La livre turque a atteint cette semaine son niveau historique le plus bas historique face au dollar américain, avec les marchés enregistrant des baisses importantes. Les inquiétudes des investisseurs concernant l'instabilité politique et d'éventuels glissements autoritaires ont entraîné une liquidation des actifs turcs. Les investisseurs, qui étaient revenus prudemment sur les marchés turcs depuis qu'Erdoğan a abandonné les politiques monétaires douteuses qui avaient plongé le pays dans la crise, ont réagi avec stupeur. En résumé, la Turquie est confrontée à une forte inflation, à la dépréciation de la livre et à la hausse du coût de la vie.

Les préoccupations politiques, plutôt qu'économiques, pourraient donc commencer à dominer la réflexion du président Erdoğan, soulignent les experts en économie turque.

Cependant, le paysage politique est toujours dominé par Erdoğan et son Parti de la justice et du développement (AKP), bien que affaibli maintenant par une forte et solide opposition et par le mécontentement de la population concernant les politiques économiques et la gouvernance. Les élections locales et la possibilité d’élections générales anticipées constituent des points de tension politique importants.

Un autre sujet de tension, la politique étrangère de la Turquie proactive et parfois controversée. Parmi les principaux défis, les relations avec l’Union européenne, la politique agressive en Syrie et ses relations tendues avec l’OTAN dont la Turquie est membre actif. Cette adhésion la rend tributaire de l’organisation et va à l’encontre de ses efforts d’équilibrage de ses relations avec la Russie et l’Ukraine dans le contexte du conflit en cours.

Reste en conclusion, que le Président Erdogan devient de plus en plus suspect de dictature et préoccupe le monde avec sa politique des droits de l’Homme. Il n’y va pas de main morte contre la liberté de la presse, la liberté d’expression et les droits humains. Le gouvernement turc est constamment critiqué par des organisations internationales de défense des droits de l’Homme pour son traitement des journalistes, des dissidents politiques et des minorités.

L’ère Erdogan serait-elle dans sa phase de sprint final vers une dictature totalitaire et sans tolérance ?