Les marchés financiers ont l’air moins fébriles qu’après la dissolution du 9 juin . Le lundi suivant le premier tour des élections législatives, la bourse de Paris a grimpé de 1% en clôture après avoir ouvert en hausse de 2,6%.

Si les marchés détestent les incertitudes politiques, l'hypothèse d'une Assemblée nationale sans majorité absolue RN ( droite nationale française) ou LFI ( extrême gauche française) semble les rassurer. Les investisseurs financiers préfèrent finalement le blocage politique, une majorité introuvable, à la mise en place de mesures programmatiques jugees trop négatives pour les finances publiques françaises qui sont exsangues : la dette publique française s’affiche à 3100 milliards d’euros et représente 110% de la richesse annuelle créée dans ce pays.

Le marché n'est pas politique. Sa rationalité est financière… ou pour d’autres son irrationalité est légendaire voire exubérante, pour reprendre l’aphorisme de l’ancien patron de la banque centrale américaine , Alan Greenspan.

Les milieux financiers craignent finalement par dessus tout, que « la soutenabilité de la dette française soit plombée par des programmes economiques qui soient non finançables ou non financés », comme le note un expert parisien. Il faut y voir donc une certaine rationalité ! En attendant le résultat du second tour des élections législatives françaises, ce sont les marchés européens qui retiennent leur souffle : Berlin a dit son inquiétude de voir les déficits budgétaires français déraper encore plus dangereusement que leur niveau actuel. Il en va de la question de la deuxième économie de la zone Euro et donc de l’avenir de la monnaie unique européenne.

Le scénario le moins favorable pour les marchés financiers européens, celui d’une majorité absolue de l’alliance des Gauches françaises sous domination de LFI, est quasiment écarté. Le scénario d’une majorité RN est encore tout à fait possible , estiment des analystes sur les marchés. Il angoisse moins les investisseurs. François Asselin, le Président des PME françaises trouve «effrayant le programme économique du Nouveau Front populaire». Il ajoute que «Le Rassemblement national a lui aussi un programme économique perfectible, comme la retraite à 60 ans».

Depuis l’incroyable décision de Macron de dissoudre la Chambre des députés l’indice vedette de la bourse de Paris a lâché 6,5 % pour le CAC 40. Donc la timide hausse du début de semaine n’est qu’un modeste rattrapage agrémenté de quelques prises rapides de bénéfice ! La bourse de Paris demeure en-deça de son niveau d'avant dissolution…. Suivant les premiers sondages à partir de mercredi des projections pour le visage de la nouvelle Assemblée , le CAC 40 peut fort bien repartir nettement à la baisse ! De toute manière, les perspectives économiques et budgétaires de la France demeurent négatives … Nouvelle Assemblée nationale ou pas ! Car les fondamentaux de notre économie sont mauvais . Le mur de la dette est devant nous ; le trou des déficits est profond. Tout nouveau gouvernement en France devra se livrer à un audit financier précis de l’état exact d’une France défigurée financièrement et fracturée comme jamais.