Les élections européennes auront lieu dimanche 9 juin dans les 27 pays de l’Union Européenne. Pour la première fois au parlement de Strasbourg, où siègent les représentations nationales européennes, les droites populistes peuvent y être majoritaires . Ce serait une première historique.

Si l’on en croit le très informé think tank, The European Council on Foreign Relations (ECFR), les populistes européens arriveraient en tête des sondages dans neuf pays de l'UE et non des moindres : dont l'Autriche, la Belgique, la France et les Pays-Bas . La vague populiste serait également sur le point d’arriver en deuxième ou troisième position dans neuf autres nations . Au total, si l’on en croit ce décompte du ECFR, ce sont 18 pays sur 27 qui verraient le vote populiste s’envoler.

Cette poussée dans les urnes européennes des Droites nationales permettrait la structuration d’une majorité hétéroclite qui composerait une coalition allant des démocrates-chrétiens, aux conservateurs, jusqu’à la droite la plus radicale. Cette coalition rassemblerait donc une majorité au parlement européen capable de changer l’orientation de la Commission de Bruxelles. Si cette majorité voit le jour dimanche soir dans les urnes et ensuite par les jeux d’appareils politiques complexes, alors la politique de toute l’Union Européenne pourrait s’en trouver bouleversée pour la première fois.

Cette analyse du European Council on Foreign Relations paraît plausible et suffisamment étayée. Pour autant qu’elle serait la nouvelle politique economique, diplomatique, sociale du nouveau parlement de Strasbourg ? Quel serait le nouveau visage de la Commission de Bruxelles ? Ursula Von der Leyen n’y serait plus la présidente. Une Europe moins fédéraliste et plus des Nations taxant plus fort les produits d’importation comme elle s’apprête à la faire Bruxelles sur les voitures chinoises ? Sa diplomatie serait-elle moins atlantiste et alignée sur Washington ? Ce nouveau parlement européen pousserait -il vers une plus grande coopération fiscale et sociale à l’intérieur de l’UE ? Et pour quelle politique d’immigration ? Y aurait -il à l’agenda une réforme profonde de l’espace Schengen avec un nouveau rôle pour l’agence Frontex ?

En réalité, c’est l’Europe qui dimanche joue sa place dans le monde , prise en étau entre la puissance américaine et le « Sud global »où la Chine et l’Inde mènent la danse .Ce ne sont pas seulement les questions d’identité et de valeurs européennes qui sont enjeu. Alors que l’Occident contemple, impuissant, son propre naufrage. C’est l’avenir economique et diplomatique du « Vieux Continent », comme puissance du XXI eme siècle.