La capitaine de l’équipe féminine du Maroc a été questionnée par un journaliste de la BBC sur la présence ou non de joueuses homosexuelles dans la sélection. Face à la polémique suscitée par cette intervention, le média britannique s’est excusé.
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Un mea culpa inhabituel, pour une question jugée « inappropriée ». Lundi 24 juillet, la BBC a présenté ses excuses pour avoir interrogé la capitaine de l’équipe de football du Maroc, Ghizlane Chebbak, sur la condition des femmes lesbiennes au sein de la sélection, rapporte Le Parisien. La question n’a pas manqué de faire bondir le service de presse, qui a alerté sur le caractère « extrêmement politique » du sujet, l’homosexualité étant interdite au Maroc.
« Au Maroc, il est illégal d’avoir une relation homosexuelle. Avez-vous des joueuses homosexuelles dans votre équipe ? » a demandé un journaliste du média britannique, avant de renchérir : « Pour elles, comment se passe la vie au Maroc ? ». Le reporter fait en effet référence à l’article 489 du Code pénal marocain, lequel prévoit une peine allant jusqu’à trois ans de prison les personnes homosexuelles. Face à l’incompréhension manifeste de la capitaine Ghizlane Chebbak ainsi qu’à l’insistance du journaliste, le service de presse a pris la décision d’écourter la conférence.
« Aucune intention de causer du tort »
La séquence a alors rapidement fait le tour des réseaux sociaux, provoquant l’indignation de certains internautes qui y ont vu une question déplacée. La journaliste de CBC Sports, Shireen Ahmed, a de son côté estimé que cette intervention était « complètement hors sujet ». « Demander à une joueuse si ses coéquipières sont homosexuelles et comment cela les affecte, quand vous savez que ce n’est pas autorisé, est bizarre », a-t-elle ajouté.
À la suite de cette polémique, la BBC a présenté ses excuses, relate CNN. « Nous reconnaissons que la question était inappropriée », a déclaré un porte-parole du média britannique, avant d’ajouter n’avoir « aucune intention de causer du tort ». En outre, un représentant de la FIFA se serait adressé au journaliste de la BBC, immédiatement après la fin de la conférence de presse.