La nomination du ministre émirati de l’Énergie comme président de la COP 28 est catégoriquement défendue par Michael Bloomberg, l’envoyé spécial de l’ONU pour le climat.

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Un soutien de poids. Dimanche 28 mai, l’ancien maire démocrate de New-York et envoyé spécial des Nations-Unies pour le climat, Michael Bloomberg, a vivement pris la défense du Dr Sultan al-Jaber, dans une tribune. Le président de la COP 28 doit accueillir l’événement international dans son pays du 30 novembre au 12 décembre 2023. L’ancien maire de New-York a en effet critiqué la lettre publiée récemment par un certain nombre d’élus de gauche et d’extrême gauche européens et américains. Celle-ci dénonce la nomination du Dr Sultan al-Jaber à la tête de la COP 28, et même le choix des Émirats Arabes Unis, pays producteur et exportateur de pétrole, comme pays hôte de cette convention mondiale sur le climat.

« Évincer le Dr Sultan al-Jaber serait terriblement contreproductif »

Les principaux griefs à l’encontre du ministre émirati sont, qu’outre son portefeuille de ministre, celui-ci dirige la compagnie nationale pétrolière des Émirats, ce dont convient d’ailleurs Michael Bloomberg. Mais, nuance-t-il, le Dr Sultan al-Jaber a fondé et dirige aussi Masdar, une entreprise d’investissement dans les énergies renouvelables. Ce fonds d’investissement cherche à produire pas moins de 100 gigawatts d’énergie renouvelable d’ici la fin de la décennie, « un objectif plus ambitieux que celui que bon nombre de pays européens se sont eux-mêmes fixé », plaide Michael Bloomberg. « Si tous les autres dirigeants de sociétés pétrolières faisaient des investissements semblables, nous serions bien plus en mesure de réduire les émissions mondiales de gaz à effets de serre », affirme l’homme d’affaires, qui martèle : « « Évincer le Dr Sultan al-Jaber serait terriblement contreproductif ».

Michael Bloomberg veut lutter contre le dérèglement climatique avec les producteurs d’énergies fossiles

Michael Bloomberg explique aussi que sa fondation s’est associée avec le Dr Sultan al-Jaber, en vue d’accélérer le développement des énergies renouvelables à destination des pays du Sud. Face aux élus de gauche et d’extrême gauche du Congrès américain et du Parlement européen qui souhaitent cesser immédiatement la production d’énergies fossiles, comme le pétrole, Michael Bloomberg rappelle que si cette intention est louable à long terme, elle n’est pas réalisable à court et moyen terme, trop de pays étant encore dépendants de ces énergies. « La bonne nouvelle, c’est que nous progressons plus rapidement chaque jour, surtout lorsqu’il s’agit de mettre fin à la principale source d’émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire les centrales au charbon », explique l’homme d’affaires, qui assume de vouloir lutter contre le dérèglement climatique avec les producteurs d’énergies fossiles. Et non contre eux.