Jusqu’où va aller l’escalade politico-diplomatique entre la France et l’Algérie ? La question se pose de plus en plus avec acuité depuis qu’Alger a refusé la liste écrite par le gouvernement français concernant l’expulsion d’Algériens condamnés en France et sous le coup d’OQTF ( Obligation de quitter le territoire français).

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cible du pouvoir algérien, a immédiatement rétabli les visas pour les passeports diplomatiques du pouvoir militaire. Jusqu’à présent, les officiels algériens n’en avaient pas besoin sur leur document de voyage.

De son côté, le ministre français de la Justice ( et ancien ministre de l’Intérieur), Gérald Darmanin, récemment en voyage officiel au Maroc , a déclaré qu’ Il fallait « rappeler notre ambassadeur et mettre fin aux passeports diplomatiques». La crise entre les deux pays prend chaque jour un peu plus de gravité et certaines voix à Paris demandent l’abrogation pure et simple du « traité de 1968 » qui offre d’amples facilités pour les ressortissants algériens en France . Le Président Macron s’y oppose . Mais Bruno Retailleau, nouvelle star politique de la Droite française républicaine menace maintenant de démissionner. Un dilemme cornélien pour l’ancien sénateur de Vendée qui brigue la présidence de son mouvement politique à Laurent Wauquiez qui l’attend, lui, de pied ferme pour cette élection interne au mois de Mai prochain. De l’issue de cette consultation sortira, pour Les Républicains, le nom du futur candidat à la présidentielle de 2027.

Globalement, la « crise algérienne » se transforme en crise politique intérieure française . Non seulement, sur la question de la « réponse graduée » que la France doit imposer à l’Algérie sur le dossier des OQTF, mais sur bien d’autres sujets où la cacophonie gouvernementale règne en maître ! Le gouvernement français donne de plus en plus l’impression d’être à la dérive : sur la retraite à 62 ans , sur les mesures de rétorsion contre l’Algérie, sur le voile dans le sport … les ministres du gouvernement Bayrou ont des avis opposés, et le font savoir publiquement. Ce gouvernement court comme un canard sans tête. La censure le guette à l'Assemblée nationale. Car les observateurs politiques finissent par se demander qui le soutient encore .

La Gauche est en train de faire scission définitivement avec l’extrême-Gauche du leader Jean-Luc Mélenchon. Pendant que la leader populiste, Marine Le Pen attend que la justice tranche sur sa peine et son éligibilité pour 2027 dans l’affaire des « assistants du Parlement européen ». Le jugement est attendu à la fin du mois de mars.

Pendant ce temps , Emmanuel Macron reprend des couleurs dans les sondages. Sa mise sous pression du peuple français face à la « menace russe », lui permet d’engranger les « dividendes politiques de la guerre » en Ukraine. Mais , l’économie française fait du surplace : les incertitudes politiques et géopolitiques mondiales sont trop importantes. L’Europe se cherche un destin commun autour de l’idée d’une défense commune. Il y a bien loin de l’idée à l’action.

ERE