L’Europe s’est développée après des crises et a avancé́ en conséquence. Cette crise est majeure par son ampleur et sa profondeur : l’Europe continuera-t ’elle comme si de rien n’était ? Progressera-t ’elle sur le chemin du fédéralisme ou des Nations ? Ou au contraire va-t’elle exploser politiquement sous les coups de boutoir de son immobilisme politique ?

L’administration Trump rend caduque les rapports diplomatiques du nouveau monde mis en place par les « Golden boys » de la politique mondialiste.: Trudeau ou Macron.

Trump réinstalle la Russie en puissance majeure, comme au temps de la guerre froide en décalant ( pour combien de temps ? ) son face-à/face inévitable avec la Chine.

L’Europe peut-elle rester européenne ou passer sous le joug politique et économique total des Etats-Unis ou de la Russie ? Poser cette question aurait paru saugrenue, il y a quelques mois en plein conflit en Ukraine. Aujourd’hui, elle se pose.

La caractéristique de ces deux nations est qu’elles défendent leurs valeurs nationales d’origine.

L’Europe fédérale, elle, a gommé en partie celles de ses nations constitutives. Le naufrage européen est visible et criant.

C’est un brutal retour au réel pour les dirigeants politiques européens. La guerre en Ukraine aura « mis au jour international » la faiblesse de l’Europe, sans armée, sans politique extérieure, sans unité́. Son « couple légendaire » franco-allemand est à l’arrêt. Leurs crises politiques mutuelles et économiques qui s’auto-alimentent laissent la France et l’Allemagne à quai. Elles ne prennent plus aucune initiative. L’Europe naufrage. Le bateau coule.

Manifestation de l’impuissance européenne : sur l’Ukraine tout d’abord, avec l’ouverture de négociations bilatérales Trump-Poutine auxquelles l’Europe, première concernée, n’est même pas invitée. Cet assemblage de nations hétéroclites, pour la plupart désarmées et en voie de déclassement économique, ne fait peur à personne. Et à l’heure de la politique de la puissance, celui qui ne fait peur à personne représente une quantité́ négligeable.

Poutine sera parvenu à gagner quelques territoires russophones, sortant la Russie de sa gueule de bois post-soviétique. Intentionnellement ou pas, les Etats-Unis auront fait basculer la dépendance énergétique européenne durablement en leur faveur. Cerise sur le gâteau, les nations les plus exposées au réveil de l’ours russe (Finlande, pays Baltes, Pologne, Roumanie) garniront pour 20 ans les carnets de commande de l’industrie de la défense américaine. L’Europe, elle, y aura laissé ce qu’il lui restait de compétitivité́. Le pire n’est jamais certain. Mais, l’effacement de l’Europe comme puissance mondiale est inscrit dans le développement de l’Histoire en marche. Entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie, le nouveau « Yalta ukrainien » ne laisse aucune place à cette « petite Europe » toujours incapable de se hisser au sommet du pouvoir mondial.