Des autocollants sur les vitres arrières de certaines Tesla, la voiture électrique iconique d’Elon Musk sont visibles en Europe : « I bought this before Elon went crazy » (Je l'ai achetée avant qu'Elon ne devienne fou). Certains propriétaires de Tesla semblent avoir envie de s’éloigner de l’image actuelle du milliardaire américain, chargé par Trump de faire le ménage dans les dépenses fédérales de la première puissance economique mondiale. En Europe , les clients prendraient-ils leurs distances avec les prises de position politiques de Musk ? Musk n’en a cure et trace sa route, renvoyant l’insulte de Xavier Niel qui l’a traité de «connard » à la qualification de «proxénète » pour l’expérimenté milliardaire français, créateur en son temps du « Minitel rose »!

En Allemagne, où Elon Musk s’est immiscé dans les élections législatives du 23 février prochain en soutenant le parti d’ultra droite, l’AFD, les immatriculations du constructeur ont plongé de 41 % en 2024. D’autres facteurs économiques qui touchent le prix élevé des véhicules électriques, la fin du bonus outre-Rhin expliquent aussi ce plongeon des voitures électriques qui n’épargne pas Tesla.

Aux Pays-Bas, un sondage indique qu’un tiers des propriétaires de Tesla envisagent de se séparer dès que possible de leur voiture. En France, les ventes de Tesla se sont effondrées de 63 % en janvier, mais elles devraient se redémarrer avec l’arrivée du nouveau Model Y redésigné.

Pour la première fois de son histoire, depuis la création de la marque en 2003 , Tesla voit ses ventes mondiales s’effriter de 1 %. Faut-il entrevoir les prémices d’un « effet politique Musk » dans cette stabilité baissière ?

Le travail en cours dans l’administration publique américaine donne l’impression d’une entrée en force, par effraction juridique, dans un système que les soutiens de Musk décrivent au mieux comme un gâchis d’Etat, au pire comme un système pas exempt de corruption. Trump, depuis son retour au pouvoir, marque un point d’honneur à faire trianguler le système à coups de provocation et de négociation. Cette forme de diplomatie consacre finalement, comme il l’avait promis pendant sa campagne électorale, le «America first » à tous les étages. Quelque soit le système à faire bouger, l’important est de nommer des gens hors système pour être quasi assuré que ces nouveaux entrants ne protègeront pas ce système. Un concept simple que Trump a décrit dans son discours d’investiture et baptisé la « révolution du bon sens ». Tout avait été dit avant. Personne ne peut faire mine d’être surpris !

Reste qu’aussi bien pour Trump que pour Musk mêler politique et business peut s’avérer dangereux.

La valeur de la marque Tesla est passée de 58 milliards à 43 milliards de dollars en 2024, en raison de son caractère de plus en plus controversé… En revanche, sa valeur financière ne souffre pas: l'action de l'entreprise est à son plus haut niveau en Bourse depuis l'élection de Donald Trump.

Le binôme Trump Musk semble condamné à relever les défis devant eux. Au risque de marginaliser le parti Republicain pour longtemps et d’effondrer la côte et les affaires de ces deux business men…invétérés !