Du jamais vu en France et dans la zone Euro. Et nouvelle cote d’alerte sur les marchés financiers : la dette française atteint 3 228 milliards d’euros, soit une hausse de 69 milliards en trois mois ! Tous les trimestres, ce pays s’endette de plusieurs dizaines de milliards. Au deuxième trimestre de l’année en cours la barre des 3200 milliards a été franchie. Plus qu’un symbole : la reconnaissance concrète de la perte de souveraineté de cette nation.

L’endettement de la France n’a jamais été aussi important : 83% de cette catastrophe financière est dû au financement de l’Etat ! La dette représente 112 % du PIB annuel. Rappelons que les critères de convergence de l’accord de Maastricht ne tolèrent qu’un ratio de 60 % ! C’est presque le double ! Sans parler du déficit public qui sera au-dessus de la barre des 6% là où les ratios maastrichiens exigent qu’on ne dépasse pas les 3% ! Jamais la France n’avait été confrontée à un tel cataclysme financier depuis 1945 et la fin de la Seconde guerre mondiale.

En matière d’endettement, dans l’UE, seules la Grèce et l’Italie font pire . Humiliant et très inquiétant. Aujourd’hui , sur les marchés financiers, la Grèce emprunte à moins cher sur 5 ans que la France ! La signature du crédit français s’affaisse très concrètement. Bonne fille, la Commission de Bruxelles, qui poursuit Paris pour « déficit excessif » , vient d’accorder au gouvernement Barnier un délai d’un mois supplémentaire pour présenter sa copie budgétaire. Le temps presse. Et L’Allemagne , en récession, se montre de plus en plus inquiète pour la stabilité de la zone Euro.

Comment convaincre Bruxelles, depuis le temps où la France explique et jure qu’elle va améliorer ses finances publiques ? La Commission européenne y-croit-elle encore ? Ou bien fait-elle mine d’y croire pour ne pas jeter en pâture la deuxième économie de la zone Euro ? Ce qui aurait alors un effet désastreux sur l’existence même de l’Euro.

L’Allemagne en difficulté économique, la France , embourbée dans une crise politique et financière et c’est toute l’Europe qui est en panne.

Un vent de panique souffle à Paris . Les ministres sont priés de trouver toutes affaires cessantes, des pistes d’économies pour éviter que la France prenne de plein fouet le mur budgétaire vers lequel elle fonce en klaxonnant.

Si la situation financière n’était pas aussi grave on pourrait presque encore sourire de la récente sortie de Bruno Le Maire, avant de quitter Bercy , qui avait expliqué que « si aujourd’hui notre niveau de dette est élevé, c’est parce que j’ai sauvé l’économie française » … Comme dans un écho tragico -burlesque , Antoine Armand , le nouveau ministre des Finances avait indirectement ajouté , « Je mesure la chance d’hériter d’un tel bilan ». Hors sol.