Absolument, ni tambour ni trompette de la part de Bruxelles, pour célébrer la mise en place début mai d’un nouveau traité de libre-échange entre l’Union Européenne et la Nouvelle Zélande. Il n’y a eu juste que la publication d’un communiqué de presse qui indique que dorénavant , «les entreprises, les producteurs et les agriculteurs de l'UE peuvent désormais profiter d'une multitude de nouvelles opportunités d'exportation», pour leurs produits »… Mais on se souvient que les blocages des agriculteurs européens, il y a trois mois, portaient également sur ces accords commerciaux et notamment celui avec la nouvelle Zélande ! Sans parler de celui du Mercosur (Amérique du Sud) pour l’instant en suspens du fait de l’opposition de Paris. Alors qu’Emmanuel Macron recevait à l’Elysee, le 2 mai, les syndicats agricoles , sans vraiment donner sa vision sur l’avenir de l’agriculture française, ce traité de « l’autre bout du monde » est entré en application dans une discrétion assourdissante.
Que faut-il retenir de ce traité commercial que la Commission présente comme un modèle du genre ?
Côté face, l’accord avec la Nouvelle Zélande doit «réduire de 140 millions d’euros les taxes imposées aux entreprises européennes», et de ce fait faire croître le commerce «jusqu’à 30% d’ici une décennie». L’accord doit également augmenter les exportations de l’UE «jusqu’à 4,5 milliards d’euros par an» et les investissements européennes en Nouvelle-Zélande «jusqu’à 80%», selon le communiqué de Bruxelles.
Tout paraît, suivant la lecture européiste, pour le mieux dans le meilleur des mondes !
Mais côté pile , les agriculteurs européens, qui vont voir débouler la viande bovine, la viande ovine et les produits laitiers, de l’autre bout du monde, sont inquiets… Ces agriculteurs éleveurs en Europe craignent que les mesures tarifaires soigneusement conçus, censées protéger les élevages européens ne soient pas suffisants … Bruxelles affirme pouvoir limiter les quantités importées de viande new zelandaises en instaurant des droits de douane restrictifs…. Nous verrons à l’usage !
Et puis , il y a l’incohérence du discours environnemental à géométrie variable ! C’est bien là où le bât blesse ! Quel sera le bilan carbone d’un tel accord ? Alors que l’on parle de réchauffement climatique et de produire dans la proximité pour réduire les empreintes carbone du transport ! Que dire du transport maritime depuis l’Océanie ?!
Les flux commerciaux supplémentaires prévus entre l'UE et la Nouvelle-Zélande , au terme de cet accord de libre échange, entraîneront une augmentation des émissions de Gaz à effet de serre liés au transport de marchandises.