Les guerres ont-elles un impact majeur sur la croissance du PIB des Etats ? C’est en réalité à cette question que répond le dernier rapport du FMI (Fonds Monétaire International) sur l’économie mondiale pour 2024. Suivant les zones géographiques, le «climat géopolitique » fait plus ou moins le beau ou le mauvais temps sur les conjonctures nationales. Ainsi , le FMI réduit-il de 0,3 point par rapport à janvier ses prévisions de croissance pour les deux premières économies de la zone euro. Il envisage désormais une croissance de 0,2% pour Berlin et de 0,7% pour Paris cette année…. C’est l’épaisseur du trait. Rien ne dit donc que l’Allemagne et la France ne basculeront pas dans une nouvelle récession.
Avec un taux de croissance française sous le point difficile de croire à la réduction du chômage, à des recettes fiscales en hausse susceptibles de réduire déficit budgétaire français et donc de tenir les promesses du gouvernement…. D’où l’alerte dans Le Figaro de Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des Comptes de l’Hexagone qui estime que «les prévisions du gouvernement sur le déficit «manquent de crédibilité». Attaque sévère et lucide de Moscovici.
De son côté, L’economie chinoise rebondit … Le rapprochement entre Pékin et Moscou semble donner de plus en plus de poids économique au « Sud Global « .
Pékin a annoncé une hausse de son PIB de 5,3% au premier trimestre. Une surprise inattendue après de nombreuses inquiétudes sur la force de l’économie de l’Atelier du monde, comme on nomme souvent la Chine …Mais l'économie chinoise fait toujours face à deux défis structurels et endémiques de taille : la faiblesse de la consommation de ses ménages et le vieillissement de sa population. Mais, surtout la chute impressionnante de son secteur immobilier, clefs de voûte de sa croissance économique pèse sur l’avenir à court terme de l’économie chinoise.
Et puis , il y a l’économie russe qui semble faire un bon voyage. Reconverti en «économie de guerre », l’appareil productif russe assure, en partie, une progression du PIB du pays de Poutine.
« La croissance en Russie sera plus soutenue que dans toutes les économies occidentales », indique le Fonds monétaire international , dans ce rapport sur l’économie mondiale. « Y compris aux États-Unis. » Le produit intérieur brut (PIB) russe devrait augmenter de 3,2 % en 2024, « soit nettement plus qu’au Royaume-Uni, en France et en Allemagne »… Bref , l’économie Russe , qui s’est transformée en economie de guerre avec l’invasion de l’Ukraine, défie les lois de l’apesanteur des sanctions économiques des pays occidentaux ou des membres de l’OTAN. C’est ce qu’avait prévu , de longue date, l’économiste français, Jacques Sapir.
Le ministre des Finances français ,Bruno Lemaire, prévoyait l’effondrement , il y a quelques mois, de l’économie russe … Décidément, ce ministre français semble bien fâché avec les prévisions macroéconomiques ! C’est le même qui n’a pas vu venir l’effondrement des recettes fiscales de son pays et la profondeur du trou béant du déficit budgétaire !