C’est la première fois qu’Apple est sanctionné pour des infractions à la concurrence. Le géant américain a reçu une amende de 1,84 milliard d’euros de la part de la Commission européenne de Bruxelles. Pointé du doigt et condamné pour « abus de position dominante » pendant dix ans sur le marché de la musique en ligne. C’est Spotify, plateforme suédoise de streaming musical, qui avait saisi Bruxelles contre les pratiques d’Apple . L’ enquête européenne avait commencée en 2020. Apple fait appel de cette décision de Bruxelles ! Au-delà de cette position anticoncurrentielle, la question des GAFAM et de leurs propriétaires devient un sujet de démocratie pour le monde. La journaliste Christine Kerdellant, signe un livre sur le sujet intitulé « Ces milliardaires plus forts que les états » (*) . La journaliste y écrit notamment que « Plus ces milliardaires prendront le pas sur les États, moins la démocratie régnera, plus l’arbitraire s’installera, plus les inégalités et distorsions s’accroîtront… ». Les capitalisations boursières, la captation de toutes nos données personnelles, la mise en place de cryptomonnaies, adoptées parfois par des États comme monnaie nationale… Tout cela concoure à un affaiblissement des Etats et des valeurs démocratiques qu’ils portent… À quoi servira t’il de continuer à voter si les Apple, Microsoft, Meta (Facebook) deviennent plus puissants que les Etats dans lesquels nous vivons et qui gouvernent nos vies ? Et cela d’autant que la souveraineté des Nations s’effondre face au fédéralisme bruxellois.
Le chiffre d’affaire d’Apple, 387 milliards de dollars, représente le PIB annuel de l’Afrique du Sud ou de l’Egypte. Il représente presque deux fois celui de l’Algérie et trois fois celui du Maroc. Un géant comme Apple créé donc plus de richesses que pas mal de pays en Afrique et presque autant que la Belgique sur une année… Le PIB du Liban, en chute libre, s’est stabilisé en 2023 à 12,5 milliards de dollars, contre 22 milliards en 2022 et 52 milliards en 2019.
Ce n’est donc pas un fantasme. Les GAFAM sont entrain de devenir des puissances mondiales, plus riches que certains États. Leurs PDG sont désignés par des conseils d’administration et non pas élus par les citoyens.Twitter (X) n’avait-il pas le vendredi 8 janvier 2021 suspendu « de façon permanente » le compte personnel du président des États-Unis , Donald Trump ?
La puissance de toutes ces mégas entreprises du digital doit nous interpeller. De quelle liberté parle-t’on face à Apple, Microsoft, Meta et les autres ? Sur l’intelligence artificielle, le nouveau maître absolu de toutes choses, « ces géants disposent d’une véritable mainmise », note l’éditorialiste Robert Laffont dans la magazine Entreprendre. La révolution digitale est donc aussi un choc de puissance qui place face à face des entreprises mondiales et des Nations devenues régionales. Les premières prennent, inexorablement , l’avantage sur les secondes.