Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards d'euros d'économies. Les annulations de crédit aux ministères ne suffiront pas ... De ce fait, ce sont aux prestations sociales , donc au modèle social français auquel Bercy veut s'attaquer. La France consacre 849 milliards d’euros par an, soit 32,2 % de son PIB, le niveau le plus élevé en Europe aux prestations sociales au sens large . C’est à dire 12.550 euros par an et par Français. Il y aurait beaucoup à voir du côté de cartes Vitale , ou des fraudes au RSA comme le souligne régulièrement le magistrat Charles Prats.

Il n’empêche , les alarmes se déclenchent les unes après les autres . Ainsi, le déficit de la secu atteindrait 11,2 milliards d’euros cette année et passerait à plus de 17 milliards en 2027… On ne peut plus continuer de la sorte: la dette nationale, le déficit budgétaire deviennent insoutenables. Le gouvernement veut donc prendre le taureau par les cornes en s’attaquant à un tabou français : le financement de notre modèle social dispendieux et que l’Etat exsangue financièrement ne peut plus payer. Déjà des réformes ont été décidées . Ainsi , la réduction des indemnités chômage, la mise en place d’heures travaillées en échange du RSA , ou le doublement de la franchise de 0,50 euro à 1 euro sur les boîtes de médicaments . De nouvelles pistes sont à l’étude … Le dossier des patients en affection longue durée (ALD), qui représentent 66 % des remboursements, est sur la table. Mais, comment priver de traitements vitaux pour ces maladies lourdes des gens qui n’ont pas les moyens de se les payer ? Autres pistes , évoquées, le remboursement des transports sanitaires (5,8 milliards d’euros en 2023) est également en ligne de mire. Et plus encore disruptif, certains frais de santé pourraient à l’avenir être remboursés en fonction des revenus… Ces pistes sont à l’étude pour générer de nouvelles économies budgétaires…Tout cela risque de susciter bien des remous dans un pays en difficulté. C’est notre modèle social qui vacille . Une France qui vit au dessus de ses moyens depuis des décennies… le moment de vérité se rapproche. Mais comment réduire le financement du social dans une France qui se paupérise et dont le pouvoir d’achat de beaucoup est rongé par l’inflation ? Dans un pays fracturé où la colère monte , le gouvernement impopulaire avance sur un terrain miné et donc à haut risque politique.