Alors que Gérald Darmanin recevait jeudi 20 juillet les organisations syndicales de police, Matthieu Valet et Linda Kebbab se sont épanchés sur le « malaise » qui règne au sein de l’institution et les mesures à prendre pour l’endiguer.

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« C’est la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien plein ». Depuis la mise en examen, jeudi 20 juillet, de quatre membres de la brigade anticriminalité de Marseille et le placement en détention provisoire de l’un d’entre eux, la fronde prend de l’ampleur dans les rangs de la police. Des centaines de fonctionnaires de police protestent contre le traitement judiciaire de cette affaire. Dans un entretien croisé accordé au Figaro, les syndicalistes Linda Kebbab et Matthieu Valet plaident pour mettre en place des « magistrats spécialisés » pour les policiers.

« Réponse pénale pas assez ferme, manque de considération », pour le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) Matthieu Valet, la mise en détention du policier de Marseille met en lumière un « malaise profond » au sein de l’institution. « Les collègues […] veulent simplement pouvoir exercer leur métier avec reconnaissance et protection », assure-t-il.

Des « pistes de réflexion sur la détention provisoire des policiers »

Un constat partagé par Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO. Si celle-ci assure qu’il n’y a pas de « divorce avec la justice », elle assure que ses collègues ne comprennent pas « qu’un policier qui agit dans le cadre de sa fonction soit traité par la justice comme un délinquant ou un criminel ». En conséquence, les syndicalistes réclament des « magistrats spécialisés sur l’usage des armes par les forces de l’ordre ».

Jeudi 27 juillet, le ministre de l’Intérieur recevait les organisations syndicales de police. S’il était resté silencieux jusqu’alors face à cette fronde, Gérald Darmanin a assuré comprendre « l’émotion » des forces de l’ordre. Les syndicats se sont dit globalement « satisfaits » de cet échange, indiquant que le ministre s’est engagé à « avoir des pistes de réflexion sur la détention provisoire des policiers ».