Alors que des centaines de policiers se sont mis en arrêt maladie pour protester contre la mise en examen de quatre de leurs collègues, le directeur général de la police nationale s’est exprimé sur cette affaire, dans un entretien au journal « Le Parisien ».

Valeurs Actuelles

« Le placement sous mandat de dépôt n’est pas la solution ». Depuis la mise en examen, jeudi 20 juillet, de quatre policiers de la BAC de Marseille et le placement en détention provisoire de l’un d’entre eux, la grogne monte dans les rangs de la police. Les fonctionnaires sont soupçonnés d’avoir frappé un jeune homme de 21 ans dans la nuit du 1er au 2 juillet, au cours des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. Dénonçant le traitement judiciaire de cette affaire, des centaines d’agents des forces de l’ordre se sont mis en arrêt maladie, en guise de protestation et en signe de soutien à leurs collègues.

À l’occasion d’un entretien dans le quotidien Le Parisien, le Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, est revenu sur ce mouvement de fronde. « Je comprends l’émotion, et même la colère, qu’a pu susciter dans les rangs policiers le placement en détention de l’un des leurs », a-t-il déclaré en préambule. Si le patron de la police nationale assure qu’il ne connaît pas le contenu de l’affaire judiciaire, il estime que « de façon générale […] un policier n’a pas sa place en prison », et ce même si un agent à commis des erreurs graves. « Le policier doit rendre compte de son action, y compris devant la justice, mais on doit aussi tenir compte des garanties dont il bénéficie et qui le distinguent des malfaiteurs ou des voyous », a ajouté Frédéric Veaux au quotidien.

La gauche s’offusque

Un point de vue partagé par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Sur le réseau social Twitter, celui-ci a appuyé les propos du DGPN, et se dit « fier d’avoir été préfet de Police des Bouches-du-Rhône », de 2015 à 2017, et d’être « aujourd’hui à la tête des 30 000 policiers de Paris et de l’agglomération parisienne ».

Un soutien qui n’a pas manqué d’indigner à gauche de l’échiquier politique. « Gravissime », a jugé le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. « Toute la hiérarchie policière se place au-dessus de la justice et des règles de la détention provisoire », a-t-il twitté, avant de demander à ce que le Parlement soit réuni en urgence. « Alors ? Darmanin, Macron et “l’arc républicain” refusent d’appeler la police au calme et au respect de la loi ? Donc ils les encouragent à “faire la guerre” aux “nuisibles” ? Écœurant. L’État ridiculisé », a écrit de son côté le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.