À l’approche de la clôture du dossier concernant l’affaire Adama Traoré, l’enquête semble se diriger vers un non-lieu en faveur des gendarmes impliqués dans la mort du jeune homme en 2016 à Beaumont-sur-Oise.
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L’enquête sur la mort d’Adama Traoré entre dans sa phase finale. Et elle semble se diriger vers un non-lieu en faveur des trois gendarmes, incriminés dans la mort d’Adama Traoré le 19 juillet 2016, après une arrestation musclée à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Comme le rapporte Le Parisien jeudi 13 juillet, les avocats des deux parties s’attendent à une décision de la sorte en faveur des fonctionnaires.
L’ordonnance de non-lieu attendue
Leur avocat, Me Rodolphe Bosselut, a en effet rappelé au quotidien que ses clients étaient « sous le statut de témoins assistés et uniquement sous le chef de non-assistance à personne en danger ». De plus, « aucun constat de violence ou de lésions n’a jamais été relevé dans ce dossier », a-t-il évoqué. L’avocat fait notamment référence à la décision des juges d’instruction de ne pas retenir le chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Me Rodolphe Bosselut est ainsi dans l’attente des « réquisitions du parquet et de l’ordonnance de non-lieu ».
L’avocat des Traoré vent debout
Du côté de l’avocat de la famille d’Adama Traoré, Me Yassine Bouzrou s’est insurgé de cette décision à venir, confirmant que les investigations se dirigeaient « vers un non-lieu ». « Juridiquement, les juges d’instruction ne peuvent pas ne pas respecter la loi à ce point-là ! Ils n’ont pas le droit d’écarter les charges qui pèsent contre les gendarmes », dénonce-t-il auprès du Parisien. L’avocat a également rappelé que les expertises médicales belges avaient attesté d’un lien entre l’interpellation et la mort du jeune homme de 24 ans qui avait fui les gendarmes.
Il est également reproché aux gendarmes d’avoir gardé Adama Traoré menotté, alors qu’il se trouvait en position latérale de sécurité (PLS). Cette pratique est considérée comme non réglementaire. Toutefois, la Défenseure des droits, Claire Hédon, avait jugé que « le recours à la force, dans les conditions décrites par les gendarmes, pouvait apparaître nécessaire ».