Le policier suspecté d’avoir tué par balle Nahel à Nanterre a été maintenu en détention. Les juges de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles souhaitent éviter de nouvelles violences urbaines et protéger l’agent.
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Florian M. est toujours en détention provisoire à la prison de la Santé. Le policier, suspecté d’avoir tué par balle Nahel après un refus d’obtempérer à Nanterre le 27 juin, avait été mis en examen pour « homicide volontaire ». La mort de Nahel a suscité des violences urbaines en France. Face à ces tensions, les juges de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles ont justifié le maintien en détention de Florian M., prononcé le 6 juillet dernier. D’après l’arrêt de la juridiction, qu’a pu consulter Libération lundi 11 juillet, les magistrats ont estimé que « toute remise en liberté de l’auteur du tir ne pourrait que contribuer à réactiver » les émeutes, malgré « l’apparent retour progressif au calme ».
Assurer la sécurité du policier
Garantir la protection du policier fait également partie des raisons de son maintien en détention. « Il est manifeste que ces faits ont suscité un très fort sentiment d’animosité à l’encontre des dépositaires de l’autorité publique, notamment des forces de l’ordre », ont fait part les juges. Ils ont rappelé que des informations personnelles de Florian M., comme son adresse, avaient été dévoilées sur les réseaux sociaux.
Ainsi, si le policier était remis en liberté, il pourrait s’exposer au risque d’« être identifié » et que son profil soit « relayé par les réseaux sociaux ». Cela « constituerait une menace certaine tant pour son intégrité physique que pour celle de sa famille », indiquent les juges dans leur arrêté dévoilé par Libération. Ils ont alors estimé que « seule la détention et son placement à l’isolement (…) sont aujourd’hui de nature à prévenir un tel risque ».
Un « risque d’interférence » dans l’enquête ?
La cour d’appel de Versailles craindrait enfin que Florian M. ne profite de sa remise en liberté pour entrer en contact avec son collègue, présent lors du contrôle de police de Nahel ayant viré au drame. « Il convient de préserver la suite de l’information de tout risque d’interférence entre Florian M. et Julien L. », est-il écrit dans l’arrêté selon Libération.