La nuit de dimanche à lundi a été plus calme que les précédentes. Des heurts et incendies ont néanmoins été commis. Un sapeur-pompier est mort à Saint-Denis. Le lien entre son décès et les émeutes n’est pas encore confirmé.
Valeurs Actuelles
Un apaisement est-il en train de s’esquisser ? La nuit du dimanche 2 au lundi 3 juillet fut, en tout cas, plus calme que les cinq précédentes, marquées par des violences en représailles à la mort de Nahel, tué par le tir présumé d’un policier après un refus d’obtempérer à Nanterre le 27 juin. Des heurts ont néanmoins éclaté. Un policier du Val-de-Marne a confié à Valeurs actuelles qu’une trentaine d’individus avaient « lancé des mortiers sur le dépôt du tribunal judiciaire de Créteil ». D’après lui, le dispositif de maintien de l’ordre sera le même ce lundi soir, mais il risque d’être « très probablement allégé à partir de mardi », a-t-il glissé.
Plus de 150 arrestations
D’après le dernier bilan du ministère de l’Intérieur ce lundi matin, 157 interpellations ont été effectuées. La nuit précédente, les forces de l’ordre avaient procédé à plus de 400 arrestations. Au total, 352 incendies ont été enregistrés : 297 véhicules ont été brûlés et 34 bâtiments ont été victimes de feux. Trois policiers ont également été blessés.
#ViolencesUrbaines | Cette nuit encore, la mobilisation des forces de sécurité intérieure, l’action des sapeurs-pompiers et l’engagement des préfets ont été décisifs.
— Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (@Interieur_Gouv) July 3, 2023
Le bilan provisoire. ⤵️ pic.twitter.com/YYyIRAZttp
Après cinq nuits d’émeutes, le ministère de l’Intérieur avait comptabilisé environ 5 000 véhicules incendiés, près de 1 000 bâtiments endommagés, mais également 250 attaques contre des commissariats ou des gendarmeries, et plus de 700 agents des forces de l’ordre blessés.
Une « mobilisation civique » devant chaque mairie
Ce lundi, à midi, des rassemblements doivent avoir lieu devant toutes les mairies de France. Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, a appelé à cette « mobilisation civique », après la violente attaque perpétrée contre le domicile du maire LR de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).
De son côté, Emmanuel Macron va recevoir ce lundi les présidents des deux assemblées. Mardi, le président de la République s’entretiendra avec les maires de quelque 220 communes visées par des heurts. À la demande du chef de l’État, Élisabeth Borne doit rencontrer ce lundi les présidents des groupes parlementaires, dans l’idée de commencer « un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements », a fait savoir l’Élysée.
Le décès d’un pompier en lien avec les émeutes ?
Un mort parmi les pompiers est à déplorer. Sur Twitter, Gérald Darmanin a annoncé le décès d’un « jeune Caporal-chef de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) de 24 ans ». Le pompier tentait de lutter contre un feu de plusieurs véhicules dans un parking souterrain à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Le jeune homme a perdu la vie, « malgré la prise en charge très rapide par ses équipiers ». Le ministre de l’Intérieur a adressé ses « condoléances sincères et attristées à sa famille, ses proches, ses camarades et à la BSPP ». La mort de ce pompier ne fait pour l’heure pas parti du bilan de la nuit du ministère de l’Intérieur. Le ministère de l’Intérieur a fait savoir qu’une « enquête est en cours » pour déterminer les circonstances de l’incendie.
Cette nuit, en luttant contre un feu de plusieurs véhicules dans un parking souterrain à Saint-Denis (93), un jeune Caporal-Chef de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris de 24 ans est décédé malgré la prise en charge très rapide par ses équipiers.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 3, 2023
Toutes mes condoléances…