De nombreuses villes de France sont toujours en proie aux émeutes et aux pillages, ce vendredi 30 juin. De nombreuses tensions ont également éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre, à Lyon ou encore à Paris.

Valeurs Actuelles

Une nouvelle nuit de violences urbaines se profile en France. Trois jours après la mort du jeune Nahel, tué à Nanterre par un policier après un refus d’obtempérer, de nombreux groupes d’émeutiers se sont rassemblés dans plusieurs villes de l’Hexagone pour se livrer à des actes de violence urbaine. Pour faire face aux débordements, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a décidé de déployer 45 000 membres des forces de l’ordre, ainsi que 29 hélicoptères sur tout le territoire, selon des informations de BFMTV.

À Paris, un rassemblement s’est déroulé en début de soirée, vendredi, sur la place de la Concorde, aux cris de « justice pour Nahel », « tout le monde déteste la police » ou encore « flics, violeurs, assassins ». Quelques tensions sont apparues peu avant 21 heures entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont tenté de repousser les personnes rassemblées, relate Le Figaro. Un agent a confié à nos confrères que la situation était « meilleure » que la veille dans la capitale, mais qu’elle reste tendue. Finalement, 15 personnes ont été arrêtées dans alors qu’elles tentaient de s’introduire dans une boutique d’électroménager.

Des scènes de pillages ont également eu lieu dans le centre-ville de Marseille, où une dizaine de boutiques et commerces ont été vandalisés. Une armurerie a été attaquée, et plusieurs armes de chasse ont été dérobées, mais aucune munition, précise une source policière à Valeurs actuelles. Un individu a par ailleurs été interpellé à proximité avec un fusil de chasse, provenant probablement de l’armurerie vandalisée. Face à ces dégradations, les forces de l’ordre ont tenté de repousser les émeutiers, mais ont subi des tirs de mortiers d’artifice, certains malfaiteurs s’en prenant à un fourgon de police qui a été contraint de se replier. Face à cette violence, le maire de Marseille, Benoît Payan, a demandé sur Twitter « l’envoi immédiat de forces de maintien de l’ordre supplémentaires ». Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, 95 personnes ont été interpellées.


38 personnes interpellées à Lyon

En dépit de l’interdiction des rassemblements à Lyon, près d’un millier de personnes se sont réunies en début de soirée, selon la préfecture. Des affrontements ont éclaté en début de soirée entre les manifestants et les forces de l’ordre, non loin de la place des Terreaux. Plusieurs individus cagoulés ont effectué des jets de mortiers d’artifice sur les gendarmes et policiers déployés pour disperser la foule. En outre, un départ d’incendie s’est déclaré dans le 1er arrondissement de la ville. Plus tard dans la soirée, des groupes de jeunes, cagoulés et armés de mortiers d’artifice ou de barres de fer, ont piller plusieurs magasins du centre-ville et allumer des feux de poubelle tout en poussant des cris de joie. Selon de multiples vidéos sur les réseaux sociaux, avec la confirmation de témoins auprès de nos confrères, des individus auraient été vus à en train de tirer avec un fusil d’assaut de type Kalachnikov dans la ville. Selon le dernier bilan, 38 personnes ont été interpellées.

À Montpellier, des centaines de manifestants se sont rassemblés en début de soirée, malgré l’interdiction de rassemblement prononcée par le préfet. Si aucun bus ni tramway ne fonctionne dans la ville (comme dans le reste du pays), le cortège s’est déplacé dans les rues de la ville en entonnant : « Tout le monde déteste la police ». Aux alentours de 21 heures, plusieurs départs de feux ont été constatés, relate Midi Libre. Des tensions ont également éclatés à Bordeaux, où un commissariat a été attaqué par des casseurs à l’aide de projectiles et de fumigènes, bloquant quatre gardiens de la paix au premier étage du bâtiment, indique Le Figaro. Plus tard dans la soirée, de violents affrontements aux mortiers avec les forces de l’ordre ont fait leur apparition.