Dans un entretien accordé au JDD, dimanche 11 juin, la réalisatrice a expliqué pourquoi elle a agressé Edwy Plenel, président et directeur de publication de Mediapart, en février dernier.

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« On a beaucoup dit n’importe quoi ces derniers temps à mon sujet. » Dans un entretien accordé au JDD, dimanche 11 juin, Maïwenn a expliqué les raisons qui l’ont poussée à agresser Edwy Plenel, président et directeur de publication de Mediapart, dans un restaurant en février dernier.

Après plusieurs mois à garder le silence, la réalisatrice a confié qu’elle a réagi à la suite des révélations publiées dans le média sur Luc Besson, son ex-mari. « Je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu’ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu’ils m’ont fait à moi », a-t-elle expliqué.

« Dans ma vie, c’est un cataclysme »

Dans cet entretien, la réalisatrice de Jeanne du Barry raconte avoir rencontré la journaliste de Mediapart Marine Turchi, en 2018, dans le cadre d’une enquête sur les accusations de violences sexistes et sexuelles visant Luc Besson. Maïwenn a insisté auprès du JDD sur la relation de confiance qu’elle avait établie avec la journaliste : « Je lui demande – pour protéger ma fille – si, dans tous les cas, elle peut me prévenir quarante-huit heures avant la publication de la prochaine enquête. Elle comprend. Elle me donne son accord. »

Mais la confiance est brisée en 2021 lorsque, sans qu’elle soit prévenue, l’article sort. « Marine Turchi publie, sans me prévenir, un article avec des bouts de mon audition. Tous à charge et utilisés de manière orientée. Dans ma vie, c’est un cataclysme », a-t-elle confié. Finalement, prise d’un accès de colère après avoir croisé Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, dans un restaurant, elle l’agresse le 22 février dernier.

« Il ne veut pas discuter, mais simplement que je m’incline »

Au JDD, elle a reconnu avoir eu un geste déplacé, mais pas sans raison : « Si rien ne justifie que l’on s’en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l’on viole l’intimité d’une femme, qu’on trompe sa confiance. » « Au fond de moi, je ne peux pas m’empêcher de penser que mon geste est bien peu par rapport à ce que j’ai subi », a-t-elle avoué.

La réalisatrice a indiqué qu’elle avait cherché à s’expliquer avec le président et directeur de publication de Mediapart, en vain. « Il a demandé des excuses. J’ai proposé une discussion. Il a refusé. Il ne veut pas discuter ni chercher à comprendre, mais simplement que je m’incline », a-t-elle conclu.