Le bâillement est un phénomène universel observé aussi bien chez les humains que chez les animaux. Fait surprenant, il suffit d’y penser pour le déclencher. Et bien que beaucoup tentent de le réprimer, il reste un réflexe physiologique crucial qui ne devrait pas être combattu.

Depuis des années, les scientifiques s’interrogent sur les raisons derrière le bâillement. La théorie la plus répandue l’associait à un besoin accru d’oxygène. Or, des recherches récentes ont largement remis en question cette hypothèse, révélant que le bâillement jouerait plutôt un rôle clé dans la régulation de la température du cerveau—une découverte qui éclaire davantage son lien avec notre état mental et physique.

Pourquoi bâille-t-on même sans être fatigué ?

Les études scientifiques suggèrent que le bâillement aide principalement à refroidir le cerveau. Une étude publiée en 2014 dans Physiology & Behavior, menée sur 120 participants, a révélé que le bâillement était moins fréquent en hiver. Cette observation suggère que l’augmentation de la température du cerveau pourrait être un déclencheur majeur, l’inhalation d’air frais permettant de réguler la chaleur et de rétablir une température optimale.

Le bâillement est-il vraiment contagieux ?

Phénomène bien connu, le bâillement est contagieux : voir quelqu’un bâiller, ou même simplement lire un article sur le sujet, peut suffire à provoquer une réaction. Une étude menée par l’Université Baylor, publiée dans Personality and Individual Differences, a démontré que les personnes les plus empathiques sont plus sujettes au bâillement contagieux. Toutefois, ne pas bâiller en réponse ne signifie pas forcément un problème psychologique, car cette réaction varie d’une personne à l’autre.

Comment réduire les bâillements ?

Bien que naturel, le bâillement excessif peut parfois être gênant. Voici quelques méthodes efficaces pour le limiter :

  •  Pratiquer la respiration profonde : Une étude de 2007 a montré que respirer par le nez peut réduire, voire stopper complètement le bâillement contagieux, en améliorant l’apport en oxygène et la circulation de l’air dans le corps.
  •  Stimuler son activité physique : L’ennui, la fatigue et le stress augmentent la fréquence des bâillements. Il est donc conseillé de bouger davantage, en pratiquant la marche ou des exercices d’étirement. De plus, un bâillement excessif peut être lié à une consommation élevée de caféine ou au sevrage de certains médicaments.
  •  Rafraîchir son corps : Se trouver dans un environnement frais ou prendre un bol d’air peut aider à réduire le bâillement. À défaut, boire de l’eau froide ou manger un en-cas frais comme un fruit peut être une alternative efficace.

Quand faut-il s’inquiéter ?

S’il s’agit d’un réflexe naturel, un bâillement excessif et répété, accompagné d’autres symptômes, pourrait indiquer un problème médical sous-jacent. Si cette tendance interfère avec les activités quotidiennes, une consultation médicale peut être nécessaire. Il est alors recommandé de noter la fréquence des bâillements, les circonstances dans lesquelles ils se produisent, ainsi que d’éventuels symptômes associés comme des troubles du sommeil, des douleurs ou une sensation de confusion mentale.

Comprendre le bâillement, c’est non seulement démystifier un réflexe courant, mais aussi mieux appréhender la manière dont notre corps régule son fonctionnement—une petite fenêtre fascinante sur la complexité de la biologie humaine.