Menacé de mort depuis début mars, le proviseur du lycée Maurice-Ravel de Paris a récemment demandé une mise en retrait « pour des raisons de sécurité ». Il s’est depuis confié par la voix de son avocat.
Le proviseur sort du silence. L’avocat du fonctionnaire, menacé de mort pour avoir demandé à une élève d’ôter son voile dans l’enceinte du lycée Maurice-Ravel à Paris, a pris la parole au lendemain de la mise en retrait de son client. Jeudi 28 mars, Me Francis Lec a rappelé dans les colonnes du Parisien que le proviseur était « à trois mois de la retraite » et que « ces événements l’ont particulièrement marqué et blessé alors qu’il a fait une carrière sans faute ». Qualifié de « véritable hussard de la République », il se montrerait « courageux » et serait très « attentif à ce que la vérité soit dite ». Désormais, il souhaite « se reconstituer ».
Le « mensonge avéré » de l’élève
L’avocat a également tenu à retracer les faits remontant au 1er mars dernier. Il a d’abord dénoncé le « mensonge avéré » de l’élève, qui assure que le proviseur l’aurait giflée et dont la plainte a depuis été classée. « Elle marchait dans la cour avec son voile, le proviseur lui a d’abord demandé de le retirer avant de la prendre par le coude. Elle l’a envoyé balader et c’est à partir de là que sa comédie a commencé », a-t-il expliqué au quotidien. Depuis cet échange tendu avec l’adolescente, le proviseur a été la cible de menaces de mort à répétition. Au bout d’un mois, faisant « état d’anxiété », il a demandé sa mise en retrait pour « des raisons de sécurité » et non pas pour « convenance personnelle », « contrairement à ce qui a pu être dit », affirme Me Francis Lec.
Le 5 mars, le proviseur a reçu le soutien de la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet, avant d’être invité à Matignon pour rencontrer le Premier ministre Gabriel Attal. Ce dernier a d’ailleurs annoncé avoir déposé plainte au nom de l’Etat contre l’élève. « Il est satisfait de sa rencontre avec le Premier ministre », a confié l’avocat du proviseur. Pour lui, cette entrevue était « très importante », « surtout si une plainte est déposée par l’État, ce qui n’avait pas été fait jusqu’ici par les services de police », a enfin pointé Me Francis Lec.