Afin de restaurer l’autorité, les sénateurs François-Noël Buffet et Laurent Lafon recommandent notamment d’élargir l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires aux sorties organisées en dehors du temps scolaire.

Un constat alarmant. En octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie Samuel Paty était assassiné par un terroriste islamiste devant son collège. À la demande d’une partie de la famille de la victime, le Sénat a décidé la création d’une commission d’enquête afin d’établir les mécanismes et les ayant aboutis à ce drame. Mercredi 6 mars, les rapporteurs Laurent Lafon (UDI) et François-Noël Buffet (LR) ont présenté les conclusions de cette mission.

Insultes, menaces, pressions, agressions… Les sénateurs ont constaté une « violence endémique » qui pèse sur le quotidien des enseignants et du personnel administratif. « Il existe désormais une peur dans l’exercice du métier […], le passage à l’acte à la suite d’une menace verbale est désormais perçu comme une éventualité », souligne le rapport. Ainsi, en 2021-2022, le nombre de démissions des enseignants a progressé de 36 % par rapport à l’année scolaire précédente. Cette hausse concerne à la fois l’enseignement du premier et du second degré.

Une liste de 38 recommandations

Alors que l’école joue un rôle central dans la transmission des valeurs de la République, nombre de professeurs font face à une constante remise en question de la laïcité. « Loin d’être perçue comme un outil d’émancipation, la laïcité est comprise par un nombre croissant et désormais majoritaire d’élèves comme une interdiction et un principe conçu contre les religions », constate le rapport sénatorial. En 2021, 56 % des enseignants du secondaire public affirment s’être déjà autocensurés pour éviter « de possibles incidents portant sur les questions de religion ».

Afin de restaurer l’autorité de l’institution scolaire, Laurent Lafon et François-Noël Buffet ont formulé 38 recommandations. Les sénateurs préconisent notamment de promouvoir la laïcité d’élargir l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires « à toute activité organisée par l’institution scolaire ». En outre, ils recommandent d’améliorer la formation des personnels d’éducation, pointant le fait qu’un « certain nombre de jeunes enseignants [sont] bercés par l’émergence de termes tels que « laïcité ouverte« , ou encore « laïcité plurielle«  ou des débats publics confondant laïcité et tolérance. »