Pour la deuxième journée d’affilée, la tour Eiffel demeure fermée ce mardi 20 février en raison d'une grève des employés du monument. Ces derniers protestent contre un modèle économique jugé « intenable ».

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La tour Eiffel va rester fermée ce mardi 20 février en raison d’une grève du personnel, selon un représentant de la CGT relayé par BFMTV. Les deux syndicats de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete) dénoncent une mauvaise gestion financière du monument par la municipalité, qui détient 99 % du capital. « Ce modèle intenable est devenu invivable suite à la période Covid », ont déploré les syndicats dans leur communiqué appelant à la grève lundi. Alors que les syndicats se déclarent « ouverts à la négociation » depuis lundi, la mairie de Paris, principal actionnaire, « refuse de négocier pour le moment », a déclaré Alexandre Leborgne avant l’assemblée générale visant à entériner la reconduction du mouvement.

En plein milieu des vacances scolaires d’hiver et à seulement cinq mois des Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août), la CGT et FO cherchent à contraindre la mairie afin de revoir un modèle qu’ils estiment « intenable » pour la Sete. Les deux syndicats, qui avaient déjà organisé une grève entraînant la fermeture du monument le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de Gustave Eiffel, reprochent à la mairie une « recherche de rentabilité à tout prix et à court terme ». Ils appellent la municipalité à faire preuve de « raisonnement » dans ses demandes financières afin de garantir la durabilité du monument et de l’entreprise qui le gère.

La Dame de fer victime d’une dégradation « inquiétante »

En 2023, la fréquentation de la tour Eiffel a dépassé son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, avec 6,3 millions de visiteurs, mais les deux années de crise sanitaire (2020 et 2021) ont entraîné un manque à gagner estimé à environ 120 millions d’euros. Pour pallier cette situation, la Sete a été recapitalisée à hauteur de 60 millions d’euros en 2021. Toutefois, les pertes de revenus ont été aggravées par des surcoûts d’environ 130 millions d’euros, principalement dus aux travaux de rénovation en cours, compliqués par la découverte de traces de plomb.

Malgré les investissements consentis, les syndicats expriment leur inquiétude face à de nombreux points de corrosion visibles, signalant une dégradation préoccupante du monument vieux de cent trente-cinq ans. Ils déplorent les « 100 millions d’euros investis pour une campagne de peinture partielle, avec seulement 3 % du monument décapé ». Les syndicats demandent la création d’un « fonds de dotation spécial » pour les futurs travaux et accusent la Sete ainsi que la mairie de retarder la modernisation des ascenseurs et du dispositif de scintillement.