Gérald Darmanin a déployé des effectifs de CRS 8 après la mort d’un enfant de 10 ans dans une fusillade dans le quartier Pissevin à Nîmes. Mais ces agents envoyés en renfort doutent de l’efficacité de leur mission.

Valeurs Actuelles

Le trafic de drogues est presque aussitôt revenu dans le quartier Pissevin, malgré la présence de policiers de la CRS 8. Cette semaine, deux personnes ont perdu la vie en l’espace de quelques jours à Nîmes. Lundi, un enfant de 10 ans a été tué par balles lors d’une fusillade. Puis, jeudi, un homme de 18 ans, connu des services de police et de justice, a été abattu dans un probable règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants.

Une « force supplétive »

Après avoir déployé des renforts à Marseille, le ministre de l’Intérieur a donc envoyé des effectifs de la CRS 8 à Nîmes. Mais ces agents ne semblent pas convaincus par l’efficacité de leur mission, révèle un rapport qu’a pu consulter Europe 1 jeudi 24 août. En interne, beaucoup estiment être considérés comme une « force supplétive de la sécurité publique » qui a été envoyée « après la bataille ».

Composée de 200 agents, la CRS 8 est spécialisée dans les violences urbaines de haute intensité et dans les situations dégradées. Le ministère de l’Intérieur a également déployé ces policiers à Marseille pour tenter de maintenir l’ordre dans les quartiers gangrénés par le trafic de drogues. Europe 1 rappelle que les derniers agents sur place quitteront ce vendredi la cité phocéenne, sans avoir réellement calmé la situation.

De nouvelles compagnies de CRS formées

« La CRS 8 se transforme en outil de communication politique », a glissé à Europe 1 un commissaire, qui n’est « pas sûr que les personnels apprécient ». Ce mécontentement en interne ne devrait pas empêcher Beauvau de créer trois nouvelles compagnies de CRS d’ici la fin de l’année, ainsi qu’une quatrième avant les Jeux olympiques de Paris.