La toute première ferme solaire de son genre à émerger au Liban
Au cœur de Nmairiyeh, une petite ville pittoresque dans le sud du Liban, s'épanouit un projet révolutionnaire qui ne manque pas d'étonner. Porté par la société agricole visionnaire "ReGen", ce concept novateur a pris forme dans le district de Nabatiyeh, à quelque 65 km de la tumultueuse capitale Beyrouth. Il s'agit de la toute première ferme solaire de son genre à émerger au Liban, marquant ainsi une étape décisive dans l'essor des énergies renouvelables dans la région.
Arborant une réserve impressionnante de plus de 600 000 sacs en plastique, la ferme semble intriguer au premier abord, suscitant des interrogations sur ses motivations et objectifs. Cependant, en plongeant dans les méandres de cette entreprise novatrice, une myriade de possibilités s'ouvre à l'esprit. Le mariage audacieux du design et de l'innovation semble être le credo de cette entreprise pionnière, repoussant les limites et faisant fi des conventions établies. Un projet qui promet de redéfinir notre perspective sur l'agriculture durable et l'utilisation responsable des matériaux recyclables.
Restez à l'écoute pour découvrir l'histoire fascinante de cette ferme solaire inédite, symbole d'une vision d'avenir plus respectueuse de notre planète.
Un monde où l'imagination prend vie ! Visualisez-vous confortablement installé sur un siège en plastique, conçu à partir de gobelets de café et de bouteilles d'eau recyclés. Ou mieux encore, une installation de panneaux solaires éco-responsable, reposant sur une base novatrice composée de sacs de supermarché recyclés. Cette vision audacieuse a suscité notre curiosité, nous poussant à aller plus loin. Lors d'une interview exclusive avec "Al-Safa News", nous avons rencontré Ziad Abi Chaker, un ingénieur pionnier dans le domaine environnemental et industriel, et le fondateur de "Cedar Environmental Group". Il nous dévoile les secrets de cette technologie révolutionnaire, mise en œuvre dans son usine.
"C'est un travail méticuleux qui débute par la collecte minutieuse de divers matériaux plastiques à usage unique : sacs en nylon, gobelets en plastique, bouteilles d'eau, sachets de pain et de chips, sans oublier les feuilles d'emballage de fromages et autres produits. Ensuite, une série de procédés de pointe entrent en jeu : broyage, fusion et concentration du plastique, permettant la fabrication ingénieuse de panneaux et de profilés écologiques." Un pas de géant vers un avenir plus vert et responsable, où l'innovation se marie parfaitement avec la préservation de notre environnement.
Une révolution solaire... en plastique !
Ziad Abi Chaker a osé une audacieuse innovation dans le monde de l'agriculture verticale et de la fabrication de conteneurs de déchets, ainsi que de sièges et de panneaux solaires. L'idée germa dans son esprit : pourquoi ne pas remplacer les bases en fer des systèmes d'énergie solaire par des bases en plastique ? Une question légitime, surtout à une époque où le Liban était confronté à une crise majeure de pollution plastique. Sans hésiter, il mit cette idée novatrice en pratique en installant ces bases en plastique sur les toits des maisons et des bâtiments. C'est ainsi que naquit la toute première ferme solaire composée de 60 panneaux, alimentant une pompe d'irrigation.
"Nous avons utilisé des structures en plastique élaborées à partir de 3 960 kilogrammes de matériaux plastiques à usage unique (soit l'équivalent d'environ 605 880 sacs de supermarché), moulés dans des moules de 6 cm x 6 cm x 290 cm. En procédant à l'assemblage par unité de six panneaux, nous avons répété ce processus dix fois consécutives pour donner vie à une structure comprenant 60 panneaux." Afin de préserver les précieuses surfaces agricoles sous les panneaux solaires, les esprits ingénieux derrière ce projet, à savoir la société agricole ReGen, ont imaginé une solution : une ouverture de 70 cm entre chaque panneau, laissant filtrer les bienfaits des rayons du soleil. Une initiative novatrice qui ouvre de nouvelles perspectives pour les énergies propres et le recyclage, tout en préservant les ressources agricoles essentielles de notre pays.
Le plastique triomphe sur le fer : une innovation audacieuse !
Un projet novateur, après trois semaines d'études et de mise en œuvre, voit le jour en juillet dernier au Liban. Une première dans le pays, où une base en plastique a été installée pour un système d'énergie solaire sur un sol meuble. Le défi majeur résidait dans la fixation des panneaux sur un terrain instable, bien différent des installations sur béton. Un second défi consistait à préserver les cultures tout en assurant une parfaite exposition aux rayons du soleil.
Pari réussi, mais les avantages de cette initiative ne s'arrêtent pas là. Ziad Abi Chaker, l'architecte de cette réussite, met en lumière les atouts du plastique comparés au fer : "Les barres et panneaux en plastique présentent des avantages considérables, en particulier leur résistance à la corrosion face au fer, surtout lorsqu'il est en contact avec la terre et l'eau. De plus, la durabilité du plastique dépasse largement les 50 ans, tandis que celle du fer est limitée à 7 ans seulement. En outre, les bases en plastique ont prouvé leur résistance aux secousses sismiques grâce à leur flexibilité, ce qui n'est pas le cas des bases en fer, qui risquent de se briser lors de vibrations."
Les avantages ne s'arrêtent pas là. Le coût des bases en plastique est inférieur d'environ 30% à celui des bases en fer, entraînant une économie de 5 à 7 dollars par panneau solaire. Cette avancée témoigne des innombrables atouts du plastique en matière de durabilité, de coûts réduits et de résistance, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles perspectives dans l'industrie de l'énergie solaire au Liban. Une véritable révolution qui pourrait changer la donne et encourager d'autres initiatives vertes et durables dans le pays.
La nature revendique sa part !
Au cœur de ce projet, un avantage majeur réside dans son impact environnemental, car des initiatives similaires se débarrassent de quantités considérables de plastique, devenu un élément incontournable de notre vie quotidienne malgré les inquiétudes croissantes liées à sa pollution. "Chaque base en plastique (pour l'installation de trois panneaux solaires) est constituée de 100 kilogrammes de plastique, soit environ 15 300 sacs de supermarché", précise Ziad Abi Chaker. Une quantité qui donne à réfléchir sur le potentiel de cette technologie pour éliminer le plastique, d'autant plus que l'usine a la capacité de traiter un million et demi de sacs chaque mois, selon les recherches en cours.
Mais d'où proviennent ces quantités de matériaux plastiques à usage unique ? "Nous disposons d'une usine de traitement des déchets municipaux à Beit Mery, ainsi que de points de collecte et de conteneurs dans différentes régions comme Sassin Square, Mar Mikhaël, Zalka, Ain El Rihaneh et d'autres, où le tri commence dès la source." Ce pari sur la réussite de cette technologie pour réduire l'impact environnemental est capital, surtout face à l'inefficacité des mesures visant à interdire ou à réduire l'utilisation du plastique, en l'absence d'alternatives pratiques.
La valorisation du plastique à travers ce projet novateur ouvre une porte d'espoir pour l'environnement, démontrant qu'il est possible de concilier durabilité et avancée technologique pour relever les défis de notre époque. La contribution de cette initiative ne peut être sous-estimée, car elle participe à la préservation de notre planète en valorisant les déchets plastiques, une étape cruciale vers un avenir plus propre et respectueux de notre écosystème. Une prise de conscience écologique qui se profile à l'horizon et ouvre de nouvelles perspectives pour une cohabitation durable entre l'homme et la nature.
En quête de financement pour stimuler le développement
Face à l'éclatant succès du projet sur le terrain, une question émerge : pourquoi l'absence de coordination avec les autorités officielles empêche-t-elle de faire de cette initiative individuelle un plan national ? Ziad Abi Chaker apporte des éléments de réponse en mettant en avant les contraintes financières auxquelles font face les municipalités, les ministères et le secteur public, entravant toute collaboration pour le moment. Sans financement, l'essor de l'industrie reste entravé. De plus, la problématique des déchets demeure l'un des dilemmes les plus tenaces en matière de corruption, voire une énigme insoluble, obstruant l'émergence de politiques et de solutions organisées en matière de recyclage au Liban.
Dans un constat sans appel, il conclut : "Nous sommes dépourvus d'État, en train de rendre notre dernier souffle. Nous vivons les ultimes instants de la Deuxième République, et les querelles autour de son enterrement et l'avènement de la Troisième République sont évidentes. Les talents et les créations des Libanais ne trouveront un épanouissement que dans une République plus éclairée, gouvernée d'une manière radicalement différente de ses prédécesseurs." Néanmoins, Ziad Abi Chaker a brillamment réussi à donner une valeur inestimable à des sacs autrefois négligés par beaucoup, en les transformant en créations plastiques innovantes. Notre impérieux besoin d'autres modèles similaires est donc criant.