Le président américain Donald Trump a annoncé la suppression de toutes les aides extérieures des États-Unis, y compris celles de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), qui finançait des projets humanitaires et de développement dans plus d’une centaine de pays. Cette décision marque un tournant historique dans la politique étrangère américaine et frappe durement le Liban, qui comptait sur ces fonds pour soutenir l’éducation, l’économie et les infrastructures.
L’USAID, l’une des agences fédérales les plus visées par Trump, a immédiatement subi des pressions de la part d’Elon Musk après la réélection du président américain. Musk aurait exigé des documents jugés sensibles, sans autorisation légale. Dans la foulée, il a annoncé la fermeture de l’USAID dans le cadre d’un plan visant à rationaliser les dépenses fédérales, mettant ainsi fin à 64 ans d’aide humanitaire américaine initiée sous la présidence de John F. Kennedy.
Le site officiel de l’agence a disparu d’internet sans explication, tandis que celui du Liban reste encore accessible. L’arrêt des financements a également entraîné la suspension des systèmes de paiement de l’USAID et le retrait des sceaux officiels du siège principal à Washington.
Un coup dur pour le Liban
L’aide américaine a toujours été un pilier essentiel du soutien économique au Liban. L’USAID finançait des projets de développement, d’éducation et d’infrastructures, notamment des bourses d’études, l’appui aux PME et des initiatives pour améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité.
Avec l’arrêt brutal du financement, des milliers de bénéficiaires sont touchés. Environ 2 000 employés travaillant sur des projets financés par l’USAID ont perdu leur emploi ou vu leur contrat suspendu, tandis que des milliers de familles dépendant de ces aides subissent de lourdes conséquences.
Les secteurs les plus affectés
Éducation : Fin des bourses pour 500 étudiants libanais et arrêt des programmes de formation des enseignants.
Infrastructures et énergie : Suspension des projets d’amélioration de l’eau et de l’électricité dans les zones rurales.
Économie : Gel des fonds de soutien aux PME, impactant de nombreuses familles.
Société civile : L’incertitude plane sur l’avenir des ONG libanaises qui dépendaient du financement de l’USAID.
À l’Université Américaine de Beyrouth (AUB), où 10 % du budget provient de l’USAID, la suppression des aides menace plusieurs projets, notamment la rénovation des bâtiments et la construction de nouveaux laboratoires. Selon des sources internes, l’université pourrait puiser dans son capital d’investissement pour compenser cette perte, afin de continuer à soutenir ses étudiants.
Quelle réponse du Liban ?
Selon des sources diplomatiques américaines à Beyrouth, des responsables libanais ont tenté d’obtenir des clarifications sur l’avenir des aides, mais Washington maintient le flou. Cette décision risque d’affecter non seulement l’économie libanaise, mais aussi les relations bilatérales entre les deux pays, dans un contexte de crise économique sévère.
Pour certains analystes, il s’agit d’une stratégie de pression économique utilisée par Trump pour asseoir son influence politique, comme il l’a fait avec d’autres nations.
L’arrêt de l’aide américaine constitue un choc pour le Liban, qui doit désormais chercher des alternatives de financement. La question reste ouverte : le pays pourra-t-il compenser cette perte en diversifiant ses alliances, ou s’agit-il d’un coup fatal pour ses programmes de développement et sa stabilité sociale ?