Emmanuel Macron a dit le 1er décembre, «la destruction totale du Hamas» entraînerait «dix ans» de guerre. Le même , le 24 octobre dernier, appelait de ses vœux «une coalition contre le Hamas » pour le réduire comme contre Daesh.
La justesse et la précision des mots historiques de la diplomatie française ont disparu au profit du «gloubi-boulga » macroniste : dire, puis affirmer son contraire en permanence devient le viatique bancal du locataire de l’Elysee. Il finit par plonger la crédibilité de la France au Proche-Orient dans le néant. Qui d’ailleurs prend encore le Chef de l’Etat français au sérieux ? La « rue Arabe » demande des comptes à la France pendant qu’Israël détourne le regard de Paris. Emmanuel Macron a dit le 1er décembre, «la destruction totale du Hamas» entraînerait «dix ans» de guerre. Le même , le 24 octobre dernier, appelait de ses vœux «une coalition contre le Hamas » pour le réduire comme contre Daesh.
Ces circonvolutions et ces injonctions contradictoires valent au Président français une défiance très forte au Moyen-Orient. La France s’y ridiculise.
Macron a pu ainsi mesurer ce niveau de défiance lors du grand sommet sur le climat qui se déroule à Dubaï. Pendant la COP28 , comme le note sobrement le journal Le Monde «rien ne s’est passé comme espéré pour Emmanuel Macron». Les raisons sont profondes pour expliquer cette grande méfiance à l’égard du président français. En effet, les dirigeants arabes ont été très surpris par la position de départ de Macron, très pro-israélienne.
En déplacement à Dubaï donc pour la COP28, le chef d'Etat Français a tout d'abord tenté d'organiser une nouvelle tournée régionale. La première, fin octobre, avait été totalement infructueuse. Cette tournée avortée a sombré dans le fiasco. Macron a notamment tenter de rencontrer Mohammed Ben Salman, le prince héritier d'Arabie saoudite. Le président français espérait alors au moins échanger avec le prince saoudien à Dubaï, mais ce dernier a finalement annulé sa venue. En désespoir de cause, Emmanuel Macron s'est rabattu sur l'idée d'une simple table ronde avec des dirigeants arabes en marge de la COP28.... Mais aucun n'a daigné y participer. Le service de communication de l’Elysée a, alors, passé la journée du 1er décembre à minimiser l’importance des contretemps et des camouflets diplomatiques reçus par le président français. Un ambassadeur français en poste m’expliquait que « le soutien français sans nuance accordé à Israël » donne une «caution morale et politique à Netanyahou et à son massacre à Gaza ». Il porte ses fruits. La France s’est isolée ». Elle est devenue quantité négligeable dans cette région du monde comme dans d’autres. Emmanuel Macron a finalement, depuis longtemps, intégré cette « nouvelle dimension française », lui qui ne parle plus de «souveraineté nationale» mais que de «souveraineté européenne». Le 8eme Président de la Cinquième Republique française aura réduit la grandeur diplomatique du pays comme rarement avant lui .