Marine Le Pen avait fait de la question du pouvoir d’achat le mantra de sa dernière campagne présidentielle. Elle n’en tirera que le profit politique de se retrouver qualifiée pour le second tour de la présidentielle face au président sortant , Emmanuel Macron. La leader du Rassemblement National buttera dès le premier thème du débat télévisé d’entre deux tours sur la question du Smic. Un an plus tard, l’intégralité de l’action du Président réélu se cantonnera, depuis la révolte des gilets jaunes , en passant par la hausse des prix vertigineuse sur les produits alimentaires, à signer des « chèques en bois » pour préserver le pouvoir d’achat des Français. En urgence et « quoi qu’il en coûte ». Tout se passe comme si le creusement de la dette française avait un coût pour l’avenir du pays mais n’avait pas de prix pour sauvegarder l’unité d’un pays qui se fracture de toutes parts. L’urgence en politique n’est pas une politique.

Emmanuel Macron n’aura répondu que par la financiarisation du mantra politique de Marine Le Pen. D’où que le Président se tourne, il est rattrapé par son «en même temps » qui le fait se noyer dans l’équilibrisme instable politique, diplomatique, ou économique… il donne l’impression de n’avoir aucun cap et donc aucune conviction. Au Proche-Orient , ses circonvolutions diplomatiques l’ont fait louvoyer dans les méandres d’une confusion totale. Le Général de Gaulle , dont Macron, veut parfois s’inspirer, observait un juste équilibre entre l’Etat hébreux et la cause palestinienne. La diplomatie d’Emmanuel Macron aboutit à la conclusion que la France , fâchée avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, n’est ni pro Arabe, ni pro israélienne. A force de louvoiement, la France est nulle part . En recule au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe, la France perd en influence. Et lorsque le Président turc Erdogan se rend en Europe , il va à Berlin mais ne s’arrête pas à Paris. La note signée par plusieurs ambassadeurs français en poste sur la position trop pro israélienne de la France, critiquant ouvertement la position de Macron, est du jamais vu.

A force de suffisance, ministre et décideur de tout, le Président de la République française finit par parler aux Français de la création… d’une filière de pompes à chaleur ! Ce n’était pas, avant lui, un domaine réservé des prérogatives présidentielles !

Descendu du piédestal de son statut élyséen , le Chef de l’Etat français n’impose plus sa crédibilité en interne et en externe . Un membre important de la diplomatie m’a glissé « nous cherchons un président »